c’est une nuit sans matin. crachée des...
dimanche 27 novembre 2016, par
c’est une nuit sans matin. crachée des viscères d’un rêve dans le plat du jour. refoulée comme un objet, une carlingue d’albatros sur la plage. tombée dans cette réalité vidée de carburant. on ne vole pas de rêve en rêve sans pétrole. lampe consumée. l’inconscient m’a jetée comme un noyau indigeste. ce qui reste de moi quand c’est comme ça, c’est ce sentiment cru. je ne sais pas où me cacher d’être nue. au moins quand je force l’aube, que je m’éveille dans la nuit, au moins je suis encore vêtue d’images. et lentement avec ces lambeaux, je peux entrer dans le jour. mais ces réveils tardifs et gras !... je n’ai rien pour me vêtir. j’accoste en naufrage sans bagage, sans papier, et juste la vergogne d’un songe impie, tout l’intérieur et l’esprit qui ruissèlent sur la peau. il ne reste qu’à chercher quelque feuille de vigne pour couverture, un peu d’ombre ou à fermer les yeux, si je ne peux disparaitre je peux effacer le monde.
botero eve
Messages
1. c’est une nuit sans matin. crachée des..., 27 novembre 2016, 11:36, par Claudine Mangen-Sales
Botéro, le texte, tout est parfait, très beau
1. c’est une nuit sans matin. crachée des..., 27 novembre 2016, 11:39, par Anna Jouy
tout est jeté... ;-)
2. c’est une nuit sans matin. crachée des..., 27 novembre 2016, 12:48, par czottele
mêmes sensations lors des réveils tardifs... grasses matinées nues
3. c’est une nuit sans matin. crachée des..., 27 novembre 2016, 16:49, par Anna2B
Suis toujours sidérée par l’infini déploiement poétique des aubes qui sont vôtres même s’il arrive que le sommeil vous en prive, vous avez les mots du désarroi, de la culpabilité d’Eve ; émouvant et beau.