journal de l’aube 647
jeudi 1er décembre 2016, par
je veille les minutes de silence. dans mes yeux, deux cierges, vacillantes buées de la cérémonie.
les minutes circulent sur l’orbe de la bouche, au taquet du temps. une à une mes dents tombent, boules d’ivoire dans les poches du grand billard.
je ramène mes genoux, je les déploie jusqu’au nid, mes gestes parlent l’oiseau.
la route, derrière l’enfance, s’efface sous le pas des Indiens. entre les mains, leurs gommes en épines de sapin. personne ne doit laisser de trace quand il retourne à l’oeuf de la Lune.
la Terre d’en bas s’épuise à jeter dans l’ailleurs ses fleurs, ses bêtes et quelques hommes purs. elle fait son bagage avant l’exil.
déjà là-haut, dorment l’éléphant et l’ours, tandis que je meurs dans l’aile d’un corbeau.
Messages
1. journal de l’aube 647, 1er décembre 2016, 23:38, par aunryz
Peut-on dire une nième fois
"j’aime beaucoup" ?
___
[Et l’auteur s’éparpille
sans se perdre
lacet sur lequel s’enfile les perles
de réalité de ce monde]
2. journal de l’aube 647, 2 décembre 2016, 05:56, par Anna Jouy
éparpillée : oui c’est un complexe intime car jamais je ne pourrai vraiment travailler un thème. j’en ai déduit que c’était ma singularité. je suis éclatée