Reçu et lu l’aménagement des crevasses à l’agressivité qui rendrait la littérature supportable, dirais-je en reprenant à mon compte une des formules de l’auteur. Des nouvelles, qui en art pictural seraient les caricatures d’un Daumier. Crues, forcées et si efficaces… à vous tracer des portraits féroces, autant de figures que de sociétés. A les lire, je ris- parfois jaune car au fond je ne suis jamais si loin de ce monde-. A les entendre à haute voix, je me régale, le style « éblouissant » trouvant tout son effet pointu et décapant dans un rendu de voix cynique et théâtral.

J’ignore à quel point ces nouvelles pourraient être aussi un manifeste littéraire pour l’auteur. Je pense peut-être à tort qu’il y a là sans doute aussi l’expression de ce que qu’il recherche dans l’écrit. Un choix d’écriture soutenue sert parfaitement par contraste le dérisoire de ces vies et situations, l’invitation au funérarium étant pour moi le meilleur exemple de cette force.

Il y a de la misanthropie, de la grogne, de la moquerie, de l’acide même. De l’humour aussi. Je ne saurais dire quelle part de ce dernier s’y trouve… à moi de le lire dans le miroir qu’est tout livre, me direz-vous...