Journal poétique / www.jouyanna.ch

passer

mercredi 17 juin 2015, par Anna Jouy

et puis, on sent que c’est l’autre versant du jour, comme l’autre face d’un disque. on arrive au bout des sillons. l’aiguille pousse son hoquet funeste. on change de morceau.
et voilà la nuit, la zone franche encore, mi- corneille mi-gerfaut, où il n’y a rien à choisir. on accélère ou on renâcle...
fluctuer prestement dans un fleuve de gris ou empailler ses bleus en somme.
à ce moment-là, il m’importe de finir ce qui a été commencé ou de me débattre encore avec ce qui se fait. je voudrais passer la frontière propre en réalité, la qualité du prochain songe en dépend. rien de pire que de rêver sur de l’inachevé. c’est un plat qui pèse trop lourd sur l’imaginaire...
mais est-ce qu’on peut vraiment mettre un point final à une phrase ? n’a-t-elle pas toujours, encore et encore, une suspension qui rend le ciel ardoise et la voie lactée l’interminable dictée de craie

une journée passée et rien d’achevé pourtant

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