disjoindre
samedi 16 avril 2016, par
Nous ne sommes plus personne. À force. Nous ne sommes que plots et pièces, du démantèlement. Ce ne sont que des parcelles, des particules. Des éléments. Personne. Que des situations, des bouts tabous, des espaces, à peine, se frôlant, à peine, collés ensemble. Des choses qui s’amassent. Je suis mon frigo, mon parquet, mes Convers et ce livre de Saint-Ex qui trahit. Le désert plein. Ces trucs, ces choses qui ont paru un jour être unies et qui se révèlent distantes, disjointes. Je ne sais plus si mon foie est une part d’aspirateur ou un pochoir de terre battue. Et ma tête, ce nid de corneille au-dessus de la porte.
Je ne sais même plus si le ciel m’appartient, est un peu de moi ou si ce n’est qu’une part d’emballement, un contenant pour tout cet amoncellement.
Je suis une construction, un jeu. Un agglomérat de monômes. On me compose ; je me décompose. Je cherche à dissoudre le silicone qui me garde apparences
La figure est un verre cuit entre des plombages. Un vitrail qui fait croire à l’épaisseur d’un peu de lumière. Je ne trouve plus quel écartement est le bon:celui qui désunit mes parts, celui qu’il faudrait encore accentuer et disloquer ? Ou alors cette ligne de colle qu’il faudrait tirer et tendre entre tous les morceaux ?
Finir dure, raide, parfaite image ou alors accepter la mouvance, jusqu’à l’écroulement de mes propres balivernes
Soulages, Matisse, Benzaken, formes et couleurs du vitrail ...
culturebox.francetvinfo.r
Messages
1. disjoindre, 16 avril 2016, 16:11, par aunryz
[et à force de tout disjoindre ... se retrouver joint au grand tout ?]
2. disjoindre, 16 avril 2016, 17:22, par brigetoun
accepter la mouvance, puisque nos cellules elles même le font
et compter que l’habitude, le faux pli, maintiendra de toute façon une continuité
garder peut être le squelette, les principes, quand sommes arrivés à nous les incorporer mais ça aussi ça devrait être naturel
(bon je dis sans doute des idioties)
3. disjoindre , 16 avril 2016, 17:49, par Phil
Le temps plume en soufflant
au loin les écailles de couleurs
Recouvrant l’onde commune
et sa peau diaphane blessée.
4. disjoindre, 16 avril 2016, 19:43, par cjeanney
(oui, peut-être accepter, passer sa vie à ramener sous soi le tas de sable de la dune qui roule et bouge sur laquelle nous sommes assis) (à moins que nous soyons tous elle, nous chacun notre propre dune, et nos bras de sable la rassemblent sans cesse ...)
5. disjoindre, 16 avril 2016, 23:05, par anna
Bien sûr accepter ! ne pas être figée..laisser l’air passer.
6. disjoindre, 17 avril 2016, 07:39, par Dominique Hasselmann
Dans l’expo Anselm Kieffer (vue hier au Centre Pompidou), il y a un grand tableau d’où sortent des livres en relief, des vrais. Chacun porte en lui des pages inédites.
7. disjoindre, 17 avril 2016, 17:18
Seul, l’esprit libéré de ses craintes, de ses illusions, revenu de tout, peut remodeler le corps disloqué, s’il récupère l’énergie vitale que donne l’amour de soi.
8. disjoindre, 22 avril 2016, 00:30, par Anna2B
Seul, l’esprit libéré de ses craintes, de ses illusions, revenu de tout, peut remodeler le corps disloqué, s’il récupère l’énergie vitale que donne l’amour de soi.