phares
lundi 31 octobre 2016, par
la chambre est close, aux ordres du sommeil. elle s’apprête en vain à passer dans le songe ; des voitures traversent la chambre.
elle se tient comme l’ombre sous les bougies, un oiseau fuyant, ne présentant son dos à aucun passant. ses yeux fixent les faisceaux tremblant de vent, pendules variables, des lentigos grevant sur les murs les fusains de la nuit. diables ciliaires, grands ouverts de crainte avant le rêve.
il y a sur elle des filons de ciment insalubres, sculptures éphémères. elle se sent drôlesse marbrée de vices et de disgrâces, le ventre tordu, abattis de chiens, vomis dessoulés avec du sel et du souffre. tout prend de l’étrange et se déforme.
elle examine le pas de la lumière comme si les entrailles du sol avaient retenu là quelques présages, mais rien, le véhicule avait des yeux de lémures fractionnant l’obscur comme un navire, au delà des rêves et des murs.