pluie
samedi 5 novembre 2016, par
la pluie est absence. une ville de gouttes, lointaine. tout disparait après la muraille de perles. derrière la vitre je la devine, cachottière, comme on dirait du cachot. je tire la langue, aucun mot ne vient me détendre. le sel, le sel. ma maison entière est levée de soif.
il pleut, c’est une frontière, une douane de flotte où ne passe pas le corps, l’ombre seule parfois, poussée par derrière, sort, une chatte peureuse.
il pleut c’est une barrière de barbelés qui tremble, transparence alléchante et rétorsion immédiate, sous la peau, des piqûres.
il pleut, des secrets, de l’invisible, avec des bruits mesquins, des éclats de verre, la pacotille du discours. comme des miettes jetées d’un oratorio d’anges et de sorciers. la pluie parle, elle nargue le silence, le brise menu, le fracasse parfois ou alors joue les supplices des épingles, perforant des carcasses. je suis une caisse de résonance. elle me moque et plus je l’écoute et plus ma tête résonne, aride et pleine, l’espace béton des mots écrits où plus rien ne respire.
walkerstonss.eq.edu.au
Messages
1. pluie, 6 novembre 2016, 08:42, par lanlanhue
une ondée de gouttes, de mots qui lavent le matin de ses scories de la nuit... belle journée à vous