menthol
mercredi 2 novembre 2016, par
nous écoutons nos dents qui claquent. on dirait un chat bègue invoquant des oiseaux. nos dents montagnes, nos dents de pays, couvertes du bétail des mots, nos dents affinant le ciel avec des usures en étincelles, quand le soleil se lève. on dirait qu’on soude l’univers et que la ligne d’étain glisse sur le cou pour retenir des cicatrices de vieux pendus. on dirait que monte l’aveuglement bleuté des masques, que se lève entre les canines l’éclat du nouveau cri
nous écoutons nos dents, élimant l’air en mâchant des étoiles. et quand perlent là-bas,dans les pâtures des affamés, des salives rosées, des neiges parfois où les caries de la nuit se confondent, j’atteins alors des lèvres le sublime goût de menthol du mensonge.