j’écoute aux copeaux, le timbre d’un violoncelle
le matin scié, lamelles de lumière du store. entrée des lueurs, espalier où ne marche que le silence envoûté, qui s’enfuit et m’abandonne en terres laborieuses. ah ! rejoindre des zones où ne se baladent que des nuées et des montgolfières !

j’écoute. tout dépend tellement de ce premier son et de la douceur qu’il saura mettre en moi. me débarrasser des rêves est un travail long et fastidieux. toilette du mort.
remettre la tête au travail des idées, emboîter les rouages de parole, les grippages de dents aux prises avec l’ordinaire.

j’écoute cette voix aussi qui psalmodie des vers latins , dont l’étrange usage contemporain fait éclore des syllabes rondes et claires (y a-t-il plus doux que ces "um" qui "ovalent" dans nos lèvres de bulles en bulles ? )

entretemps le jour finit de s’épanouir. il pleut. ce fut long et dans le gris je devine qu’un ancien bleu se lave. il n’y a qu’à l’aube où la grisaille est si proche de l’azur.
après c’est le terreux, le béton qui prend la relève. coup dur.