hors chants
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je viens vers toi petit cœur, tu sais que j’ai...
16 janvier 2022
je viens vers toi petit cœur, tu sais que j'ai l'âme lente paresseuse pleine de paperasses qui annoncent le temps qu'il fait et les dernières emplettes d’œufs et de farines
je suis occupée comme un territoire, le bruit des socques, celui des alarmes, je suis prise petit cœur dans les mâchoires des heures, mais je viens.
je le sais à mes épaules, à ma hanche, à ce tremblement de mes doigts
je le sais petit cœur, (...)
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salle d’attente, gare, transit, croisée,...
6 janvier 2022
salle d'attente, gare, transit, croisée, giratoire. ces endroits qui ont un centre de gravité au coeur de soi... c'est le retour au moyeu essentiel. tout mouvement partira de là et se propagera. et dans l'attente, on est au vif de l'impulsion. on est à la mèche et l'étincelle d'une dynamique encore inconnue.
le sportif visualise le but, le geste, le mouvement qui va au but. il intègre le pro-jet, la trajectoire afin d'atteindre la cible. (...)
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qui que tu sois, tu es mon miroir. je me...
17 décembre 2021
qui que tu sois, tu es mon miroir. je me comprends dans tes yeux. tu me renvoies le portrait fidèle de ce que je te suis. ton ironie, ton sourire. ton indifférence, ton rejet. ton amusement. c'est ce que je suis à l'instant de notre rencontre. et ce que tu veux taire ou dire parfois, mon reflet le contresigne. tu ne pourras jamais me mentir.
crois-moi j'ai peur de ces instants, de ces lueurs codées qui authentifient, dévoilent et (...)
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je ne peux pas toujours chanter. je ne suis...
14 décembre 2021
je ne peux pas toujours chanter. je ne suis pas du genre lumineux, égosillant. je n'ai rien du moineau. il y a parmi les oiseaux des engeances noires, qui craquent sous la fenêtre. les corneilles, les pies. je ne me sens pas légère, pas de cette race de papillons qui allument les heures du génie des couleurs., je ne peux pas toujours chanter, je ne suis pas solaire. les mots alors serpentent sur des chemins de terre ; qu'est-ce que ça (...)
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Parfois j’en suis sûre, mon âme quitte sa...
30 mars 2021
Parfois j’en suis sûre, mon âme quitte sa demeure. Comme on dit, elle prend ses heures. Je le sens quand passant parmi les objets je suis leur chose à mon tour. Cette boîte, ce vase gardent-ils eux aussi le souffle de ma vie ? Je suis d’une autre pierre peut-être mais est-ce de frissonner que l’on se sent vivre ?
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De quelle matière est faite la mémoire......
23 mars 2021
De quelle matière est faite la mémoire...
D’éponge et de synapses ? d’une onde frémissante électrique ? d’un papier de frelon gris bourdonnement de mandibules...
La mémoire n’est-ce pas en fin de nos coeurvées, cette substance qui reste de tous les sentiments : l’épreuve magique de nos créations...le tirage plus ou moins réussi de nos lumières
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Il y a ce grenier intérieur... J’ai souvent...
9 novembre 2020
Il y a ce grenier intérieur... J'ai souvent pensé être une maison, avec des pièces à vivre, à dormir, à secrets. Et puis des escaliers, au milieu, je ne sais pas pourquoi, par manque d'imagination je crois, parce que les vertèbres y font penser, échelle d'os. Et puis un galetas donc.
Chacun qui pense grenier voit un endroit empli des restes de la vie, l'encombrement des vieilles affaires. Un cimetière des jours. Mais mon grenier est immense (...)
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J’ai dormi d’un rêve fluide, extraction des...
2 août 2020
J’ai dormi d’un rêve fluide, extraction des humeurs, les dépôts rougis, les agates lisses qui restent au fond du verre.
Au lever d’avoir bu le songe de tout mon soûl, j’ai le vertige debout
L’esprit du vin se tient à ma table
Il récapitule les vasques de la nuit... « il faut être ivre... » jusqu’à point d’heure.
La nuit je bois des lacs et des trombes, les fruits de la pluie des druides
Je presse le jus des anciennes lumières, je lape les flaques (...)
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Dans l’obscurité, nous n’avions aucune peine à...
6 juillet 2020
Dans l’obscurité, nous n’avions aucune peine à nous croire l’autre
Ce qui nous superposait sans inquiétude des débords, sans question de pesanteur.
Nous savions nos formes identiques
J’étais grande de ton torse et toi fragile de mon visage
Nous avions l’usage de la clef d’une seule maison
Dans la nuit j’étais toi mais aussi l’infini prolongement qui te rendait infini
La nuit, tu poursuivais l’éternité dans mon dos et cela ne t’était pas (...)
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il ne reste que des fourches de mots je peux...
21 juin 2020
il ne reste que des fourches de mots
je peux demeurer in jusqu'à la nuit qui lampe, qui traîne. mon corps veut absorber les ressorts du soleil. les frisures de l'air enroulent leurs doigts dans ma poitrine. je trace des coeurs de ferraille, forger l'ombre de cinq heures, alliage rasé de lumière et de charbon à mes pieds
et je marche emportant mes fagots avant la sciure de l'histoire
ma ville est dans le ciel. je dois lever la tête à (...)