livre des suites
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Et puis le corps tout entier, ce rien debout...
21 décembre 2021
Et puis le corps tout entier, ce rien debout squelette de l’apparence. Essentiel squelette. L’ossature du puits, son échelle de vertèbres, ses rampes de carbone. Ce puits que l’on est, que l’on promène, qui est le centre, le canal central une voie creuse. Où l’air la nuit et l’écho copulent sans orgasme. Se mêlent, se fondent et rien qui nait, surgit ou catalyse. Le corps troué le corps entaillé « écoeurcé ». Cette oubliette ambulante. Marcher (...)
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c’est envisager. mettre visage. affubler le...
18 décembre 2021
c'est envisager. mettre visage. affubler le futur de mots, empaler l'image dans le vocabulaire.
au moyeu de la roue qui tourne
construire sa belle figure
et puis
dans les fluxions de lumières, inflammation du bonheur de vivre
ne pas oublier cette nuance d'ombres pour épaissir le nerf du désir.
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quelqu’un m’attend-il ? non. c’est ce que...
14 décembre 2021
quelqu'un m'attend-il ? non. c'est ce que déclare l'homme errant, le nomade. quelqu'un, non, quelque chose peut-être.
j'imagine qu'il faudrait dire non pas attente mais espérance qui ouvre plus d'espaces, de vies, de réalités que ce passif sursis, cet atermoiement.
je cherche un but à ces lacets de vie qui enserrent mes chaussures. je me dis c'est pour cet autre, pour cette pierre précieuse, pour un paysage... je me dis pour tricher que (...)
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Quelqu’un m’attend-il dans la nuit... L’homme...
19 mars 2021
Quelqu’un m’attend-il dans la nuit... L’homme aux cent visages, l’enfant des neiges ou le père oiseau... Ma réserve mongole creuse des falaises propices aux masques et aux glaces de haut vol.
Je reviens sans cesse dans le territoire.
Quelqu’un m’attend-il aussi, un autochtone aux yeux fendus, comme moi fidèle compagnon de l’obscur. Qui de lui ou de moi vient à l’autre la main tendue.
Je suis sa femme d’une autre lumière, l’envers de la (...)
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D’où reviens-tu Les manches noires De quel...
27 décembre 2020
D’où reviens-tu
Les manches noires
De quel calvaire es-tu tombée
Bois de cendre dans l’urne de la terre
J’ai visité le cimetière
La mort compagne
Passé des portiques et des chambranles
Parfois ornés de fleurs
Parfois du lierre des habitudes qui noue nos écorces
Tu es un arbre taillé
La table où je trafique les mots
Je parle, j’essaie la vie avec des formules
Et le pouls du cerisier sursaute à ton nom
Ce sont les signes que donnent les morts (...)
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suis-je arbre ou rivière ? verticale ou...
26 août 2020
suis-je arbre ou rivière ? verticale ou allongée, je suis une berge d'osselets qui prend la pluie, le saule tortueux, léger vagabond au feuillage frisé. des herbes lèchent ma peau, mes bras grattent le ciel. comme l'arbre je porte l'air à ses zeniths, comme l'eau j'adhère et fuis le territoire. un corps endormi, un coeur debout. je ne veux pas choisir .
le doigt d'un boxeur pénètre mon thorax, brûlis sous l'os. il fore le vide de la cage et (...)
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corps
23 août 2020
Il y a des ciels de soif. ce matin c'est comme ça, directement tirée du siphon. des ciels qui rampent remplis d'organes en vadrouille. mes poumons grumeleux, alvéoles éclatées et des trous bleus d'absence. Derrière les côtes.
Ce matin, je respire le gras des orages, lourdeur grise des humains à la borne du boucher.
Mon corps crève sous les omoplates. Je sens les vérins hydrauliques du jour pousser comme des cornes au-dessus des seins. (...)
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gravement je prends un peu d’air le pétris de...
31 juillet 2020
gravement
je prends un peu d'air
le pétris de ma langue
j'arrondis, je bille en bouche
jusqu'à la perle sonore la pierre circulaire
je fronde je tire je catapulte
la bulle d'acier s'arrache de mes cordes
elle s'éjecte, part
fendante puissante ronde
elle cartouche, balle métallique
vitesse fusillante
j'envoie ma planète sonore s'écraser à fond d'horizon
je ne crois pas aux semences du son
je crois à l'impact intact de la note
à l'oreille (...)
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je ne me fonds, ne me dissous, dilue, étends...
15 juillet 2020
je ne me fonds, ne me dissous, dilue, étends
ton amour me rend seule
ta main me limite, m'organise ta main m'existe
ton amour me rend à moi seule
ton amour ne m'attend pas
il me sait, cela suffit
tu viens d'une très grande obscurité où nous avons été nuit
ton amour devenu aube pour me reconnaitre
et de cette lueur tu disparais pour que j'aie des traits
alors quand il faudra oublier le miroir, casser, briser le verre où je me laisse être (...)
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Je rabats le chien de mes joies sur la meute...
22 juin 2020
Je rabats le chien de mes joies sur la meute des babioles. L’espace porte sa couronne de satellites, la mer ses breloques de plastique. L’animal a la gueule mordue de détritus. Mes objets, le décor de la farce de vivre, constellent mon désir des rousseurs absurdes.
Faut-il laisser derrière moi ces mosaïques vaines ou allumer les enfers pour épurer la place ?
Je regarde cette ombre d’immondices, l’empreinte de ma vie dans le sable.
Je suis (...)