eve bis
lundi 5 août 2013, par
je prends un pot. grès rouge pour le sexe des fleurs. je l’emplis mains fermes mains sales. c’est le labeur jardinier, un pot, de la terre et mes mots. je tasse, j’entasse je serre. je pisse dessus pour la sauvagerie des sarbacanes, une prière de pluie jaune avec mon arbre d’ADN dedans. je formule j’étiquette. c’est mon nouveau poème, un bulbe étrange, aux pelures rosacées -oui j’ai déjà enfanté- aux veines lilas, tant d’enfants dans chaque lignée. je le mets à la lumière sous un soleil de chats et d’oiseaux. il va attendre, patienter, mourir bien sûr. et puis qui sait fleurir de l’autre côté du monde, dans les têtes renversées des fous qui grimpent sous mes pieds. j’écussonne ma vie dans l’écorce de mes amours. qu’elles en vivent et me redonnent des fruits et de nombreux serpents.