promenade dans les abords d’un lac.on le dit noir parce que les montagnes qui s’y regardent sont plus imposantes que le ciel, petit trou énucléé dans le bleu, un noyau de gentiane dans une boutonnière obscure. j’ai marché dans une foule de faux promeneurs comme moi, sortant leurs organes comme par mégarde, après les grillades, les barbecues huilés du dimanche. une crue humaine dans le ring of fire, j. cash à la rescousse de ma propre solitude
furtives arborescences de couleurs, semis sauvages dans les parkings de la tôle position. j’ai compté des centaines d’automobiles en plus de la mienne dans le sanatorium champêtre. c’est fou comme le bucolique pays reste toujours le refuge, l’utérus naturel des préfaces de nouvelle semaine. on importe là les exotiques lucioles qui ravitaillent l’âme au- delà de ces impressions de vivre dans l’enfermement.

j’ai tourné sur l’anneau à petits pas. j’ai respiré. et derrière mes lunettes de soleil, j’ai imaginé que j’avais l’esprit du voyage, celui des dominos qui l’un après l’autre s’écroulent avant que de mettre le feu aux poudres.