yourcenar

agatha christie

Anthropia # blog12 août 2013 13:34

Je ne pense pas qu’il y ait un style féminin, écriture genrée, etc., ou alors peut-être quelques thèmes issus d’un point de vue spécifique sur le monde, mais plutôt une littérature des femmes écrivains, comme Elles à Pompidou l’avait si bien montré pour les femmes artistes plasticiennes, sont aussi diverses dans leur production que les femmes écrivaines, pour autant elles peuvent être vues dans cette pluralité des écritures, quand justement on les rapproche, comme mon idée de ce matin, de les mettre ensemble dans une bibliothèque, juste pour voir ce que ça ferait.

Et puis par ailleurs, il y a des auteurs dont la misogynie est telle que leur monde jamais ne fera complètement monde pour moi. Comme ces films de guerre que je n’ai jamais pu regarder, enfant, ou certains écrivains du XIXème dont j’aime pourtant l’écriture, sans pour autant me retrouver dans cette vision hémiplégique.

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annaj12 août 2013 14:01

que l’on se comprenne bien:je ne suis pas non plus de l’avis d’une littérature genrée.. je suis parfaitement votre point de vue. c’est le mien
je ne suis non plus pas d’avis que tout le monde lisant les femmes y chercherait un sexe.

non mais je constate qu’économiquement dans notre société, on cherche ça... on produit ce classement, on instaure cette sélection, on établit ces critères même insidieusement. du moins c’était le sens de mon texte. oui nous sommes diverses, nous abordons tous les sujets mais quelles artistes féminins peuvent-elles prétendre exister quand elles ne répondent pas à ces normes..? ;-) je serais ravie en fait qu’on me donne tort car c’est tellement détestable.
je n’ai pas lu votre article ..vais aller y voir
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Anthropia # blog12 août 2013 14:16

Ce n’était pas un article, mais un tweet, j’y disais qu’en rentrant je classerais mes livres par genre... H/F, juste pour voir et que j’y ajouterais une rubrique sur les écrivains H qui aiment les femmes comme Maupassant.
Quant à ce que vous dites de la difficulté des écrivaines à se faire reconnaître, je crois oui qu’il y a des préjugés sur les écritures de femme, et je dirais même quand elles écrivent le sexe, l’amour, etc. N’y voir que par le prisme des préjugés serait négliger que derrière ces formes se cachent la vision de l’autre partie du monde. Voir J. Austen par exemple.
Quant aux préjugés, souvenir d’un exercice fait dans un séminaire d’intégration d’une société de conseil, trois femmes, neuf hommes : on est supposé se présenter sur petit papier. On collecte les papiers, puis les participants doivent tenter de reconnaître qui a écrit. Mon billet a été unanimement pris pour le portrait d’un homme. (rires gênés dans la salle)
Mais oui, tout ça est détestable. Bien d’accord avec vous.
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annaj12 août 2013 17:26

j’aime l’idée de la vision de l’autre part du monde.. cela me plait et c’est très vrai.
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ACC12 août 2013 16:56

Beaucoup de choses à dire.
Parmi elles :
1. Ce que vous dites pour les femmes à belles gueules, "publicitairement" attractives s’applique aussi aux hommes. Lire à ce sujet ce vieux papier de Rue89 : http://www.rue89.com/rue89-culture/2013/02/26/pourquoi-les-ecrivains-sont-ils-de-plus-en-plus-beaux-240056
2. Il faudrait faire un bilan statistique pour savoir combien de femmes publieront à la prochaine rentrée littéraire. Ce n’est pas parfaitement fiable, mais l’indicateur serait, je pense, intéressant.
3. Je crois que le genre d’exposition comme ELLES à Beaubourg il y a quelques année, contribuent à stigmatiser le travail artistique des femmes.
4. Certes, les femmes se font rares dans la liste du Goncourt.
5. Et je finirai sur cette phrase extraite du deuxième sexe : « Les artistes se soucient plus que quiconque de l’opinion d’autrui ; les femmes en dépendent étroitement : on conçoit quelle force est nécessaire à une femme artiste simplement pour oser passer outre ; souvent elle s’épuise dans cette lutte. » Selon Beauvoir, il serait pernicieux et vainement épuisant de s’obstiner à lutter. Il faut agir artistiquement, plutôt que s’y escrimer.
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brigitte celerier12 août 2013 17:11

euh comme ça sans prendre temps réfléchir, Duras - elle parle "femme" mais pas toujours - ou Sarraute ?
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annaj12 août 2013 17:20

rien que l’idée d’une littérature "féminine" me donne la sensation d’une prison. on écrit point c’est tout ...vous êtes d’accord ? !! ;-))
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annaj12 août 2013 17:13

en effet, les hommes aussi doivent avoir de la gueule, c’est devenu un des critères du "bon auteur" . j’avais lu cet article.

sur le site Esprits nomades www.espritsnomades.com/ je note
1 femme sur la trentaine d’auteurs littérature du monde
1 pour la littérature francophobe
une petite dizaine dans la dense rubrique poésie du monde
3 pour la poésie francophone

les femmes constituent la grosse moitié de l’humanité. j’imagine que le nombre d’artistes femmes doit être équivalent à celui des hommes artistes... ;-)

notre langage est-il vraiment moins fort, puissant sur le plan artistique ? nos intentions sont-elles plus anodines, plus "légères"... cela m’interroge, beaucoup même je l’avoue. de la même manière que nous sommes moins portées globalement à la guerre que ces messieurs, sommes -nous moins créatrices...?
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annaj12 août 2013 18:52

à cela je vais encore ajouter ces deux anecdotes me concernant.

– alors que je cherchais quelqu’un pour lire mes poèmes à la soirée vernissage de mon premier recueil, le lecteur comédien pressenti a refusé de lire mes textes prétendant qu’ils devaient être lus par une femme.

– préfaçant mon prochain recueil, un poète dont je ne vais pas dire le nom, n’a pas hésité à écrire que ces textes ne pouvaient être sortis que d’une femme amoureuse. ce qui peut être légèrement problématique si cela implique que l’écriture n’a de valeur que parce qu’issue d’une relation