une vie d’exercices
samedi 20 décembre 2014, par
je comprends que tu ne comprennes pas. cet espace en moi dans lequel un napalm a jeté son dévolu. c’est le lieu morne où se garde l’histoire.
je connais encore la botanique des amours, les planches de l’herbier tendre ; mais le jardin ...
je connais les appâts haute couture cousus à même la peau, les gestes de faufil, le pli et l’ourlet à la jambe ; mais la beauté...
j’ai été soustraite des magnétismes de l’aimant, raptée, pour un monde théorique, à l’étude du livre des formules, du manuel des lois du genre.
j’ai eu le masque, le moule, le reflet et j’ai construit tout autour mon idée de l’amour. je l’ai rempli avec des choses sans rapport : de l’aide, du travail, de l’argent, mon corps..j’ai mis tout ça dedans en me disant ça va le faire, je m’approche, j’y suis presque...
mais la faim ne se contente pas d’images, la cire ne donne pas vie aux héros de madame Tussaud, le miroir n’est pas moi...
mais je comprends que tu ne comprennes pas car tu crois que j’existe. c’est une vie qui ne peut aller devant, il n’y a rien en amont.
oui je m’exerce, dans la brochure, en rédigeant mes notes, en épinglant mon poème
et quand je sens que se serre l’écrou qui veille la zone dévastée, je reprends mes équations...qui sait si on peut transformer raviver les déserts.
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Messages
1. une vie d’exercices, 21 décembre 2014, 05:47, par aunryz
"...raptée, pour un monde théorique"
la Māyā ?
2. une vie d’exercices, 21 décembre 2014, 08:12
ce serait bien beau d’avoir soudain une forme de connaissance de sa propre illusion...
modestement : le handicap de l’âme /fêlures capitales