Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal 347

dimanche 1er février 2015, par Anna Jouy

Cet homme ici devant la mer qu’il ne voit plus, un jour
Le direz-vous heureux comme celui du temps des dieux
Qui va s’effacer dans ma nuit ?

À l’aube dont je sens
Contre mes paupières vibrer la gloire, je descends
Vers ce miroitement obscur la ruelle autrefois
Rose, emportant le jour éteint dans les yeux de
Patrocle
Et mon ombre en travers de la plaine étroite où le vent
Traîne le corps ensanglanté d’Hector dans la poussière. À présent, songes, laissez-moi devenir tout entier
Cette ombre sur le vain éclat de nos débris d’amphores,
Et parmi ce fracas de boucliers sur les galets
Rendre ma voix à l’ïambe d’écume, aux cris d’oiseaux
Qui déchirent la belle hécatombe de mots que fut
Homère.

À l’étrave d’un vaisseau noir abandonné
Mon front s’appuie, et du sable au ciel noir mes doigts

dessinent
Un signe pour toucher encor ta joue adorable,

soleil,
Mélancolie des morts.

tristesse d’Homère /Jacques REDA

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