journal de l’aube 34
jeudi 29 août 2013, par
détente. le fil entre les gens a tiré avec lui les amorces brûlées d’un grand artifice. j’espère déserter, avoir le courage de l’oubli, me nourrir de rares essences venues aux membranes pavillonnaires, sursautant légèrement à des bruits presque devinés, presque sus d’avance.
le seul message est ce fil. il n’y a rien au bout, même pas une proie éphémère, un vol furtif, un bout d’oiseau. mais, jetant, bandant ainsi l’arc vers le vide, j’envisage le plein je l’autorise à être, à devenir.
et puis ce jour où à cette fenêtre je verrai qu’il y a une ombre...
bien plus que les mots, comprends que ce n’est que la musique qu’ils font qui me garde humaine. les idées qu’ils brassent sont de l’encombrement définitif mais leurs sons, quand enfin ils s’échappent, inventent l’épaisseur de l’air, la profondeur de champ et l’espoir fou qu’il y a à se déplacer, onde d’amour ou de mer comme un éventail sous l’effroyable solitude