Il est temps de m’écrire. De tendre la peau,...
mercredi 22 juin 2016, par
Il est temps de m’écrire. De tendre la peau, lutrin à corneilles et corbeaux. Éventrée dedans.
De tanner le cuir de l’âme et d’affiner le parchemin, longuement, orage après orage. Dissiper ces mucus, ces épaisseurs fermentées. Dissiper le trouble épais des salives, de la viande et de la crudité des choses.
Temps de percer le goitre mutique. Temps de m’écrire.
Pas moi mais quelque chose le doit et il faut être bon support.
Une mer parfaite pour un navire, une terre parfaite pour un cheval un corps parfait pour un poème.
Il est temps d’écarter les murailles de bras, de thorax ou d’yeux.
Laminer puissamment cette vie si ronde, si bossue, si occupée de taupes et d’Everest, jusqu’à des feuilles, des papyrus sertis de soleil.
Quelque chose veut m’écrire et graver de vermicules cette écritoire
Messages
1. Il est temps de m’écrire. De tendre la peau,..., 22 juin 2016, 17:51, par Claudine Mangen-Sales
je préfère vous laisser la plume, vous le dîtes tellement mieux que moi
2. Il est temps de m’écrire. De tendre la peau,..., 22 juin 2016, 18:52, par phil
Cette odeur de rhum, le ruban d’une effluve presque transparente de cigarette qui habille le cou, et cette feuille blanche découpée en ribambelles muettes comme une mer veuve d’écriture. Cette plume aux longs cours parfaitement taillée comme le sont les casquettes rigides des capitaines posés à l’avant sur l’étrave de leurs navires, ces fendeurs des grumes et mixeurs des grumeaux des océans , cette ligue des repasseurs sans embarcadaire qui donne la mort au moindre rouleau. Mais l’hôpital et son toboggan, ses vices vaccins marqués à la plume du tatouage des variolés et puis ses petites mains blanches chatouilleuses dans le dos à vous faire des ailes viatiques pour le paradis solitaire de ceux nés débarqués sur terre et qui finissent leur petit verre de deux doigts de quelque chose, debouts précaires en ultime équilibre sur le tapis roulant de leur tête.
1. Il est temps de m’écrire. De tendre la peau,..., 22 juin 2016, 19:13, par Anna Jouy
parfait,vif, acide et si délicieusement hors sujet...
3. Il est temps de m’écrire. De tendre la peau,..., 22 juin 2016, 21:07, par phil
Crâne en peau de sac à mains bourré de paille et de foin tenu par une oreille. Comment voulez-vous une forme qui se tienne ça ne ressemble à rien.
4. Il est temps de m’écrire. De tendre la peau,..., 22 juin 2016, 21:40, par zakane
et puis lire
lire la secousse
l’ombilic du terme
il est temps
le sera
5. Il est temps de m’écrire. De tendre la peau,..., 22 juin 2016, 23:03, par aunryz
dit bien (?)
cette tension
sur et dans tout l’être
qui ne s’en sortira que
par la main.
et le doute
qui efface le mot
avant même qu’il s’écrive
1. Il est temps de m’écrire. De tendre la peau,..., 23 juin 2016, 02:09, par Anna Jouy
Le poème vous écrit.