il y a besoin d’eau car la mer est sèche, la bouche mère. besoin de tremper le paysage, dans la bassine bouche. bassiner. une longue imprégnation dans la fibre. mais je suis humaine comme l’arbre et mon cœur est sec comme celui du temps. ou alors le cœur de pierre des ronds dans l’eau. il y a besoin d’une eau flaques, seilles, d’une eau qui se jette d’une fenêtre, d’un toit, du gratte-ciel. tiens je vais t’apprendre à gueuler comme ça dans le désert des rêves et vlan le seau qui tombe, un gros piano tout en eau dure, solide, meurtrière. en dessous on s’écrase. il y a besoin d’eau dans les poquets des pores.la peau couine comme un enfant mis à sécher dans l’amour maigre de sa mère. par tous les pores il réclame. il est recouvert de lèvres pour la succion, invisibles téteuses. il crie d’une soif disséminée, collée, sèche dans la langue. il n’y a là aucun mot. il y a besoin d’eau. la terre geint.c’est ma terre,le corps, l’âme, de moi étendus laminés dans la soif, le dire crevé au poteau.