journal de l’aube 42
dimanche 8 septembre 2013, par
Crépitements. Bruit de l’eau qui explose par petites bombes sous la casserole. Difficile bleu aux angles de la fenêtre. L’univers est gris comme la cosmétique du visage du mort.
Mes mots dans soucoupe parmi les clefs qui servent ou sans usage, en ce moment fermé à double tour. J’emprunte les allées frottées du chat. Reconnaître mon territoire l’odeur de la bête dans l’espace.
J’emprunte le son, la texture de la voix de Bouvier, constellation japonaise, m’immisçant dans les trouées shinto de son histoire.
Comme il scande les choses, de cette façon banale presque et puis soudain, peut-être de s’être attardé là, élève une concrétion, un ensemble surprenant, l’association ou l’ironie. et j’atteins le centre de l’écrivain. dans ces nœuds de bois, ces taches, ces grumeaux, tout ce que j’aime et ne peux pas faire, qui est le sésame de son unicité.
Est-ce donc (presque toujours ?) ce qui fait l’ADN auteur, comme cela fait sa génétique humaine ? Identification par l’exception, par le rugueux, par l’anormalité de l’écrit ? Quand j’arrive à ces stèles arpentant son dire, je sais que c’est le chemin à suivre, géomancie Bouvier.
Le lire par le braille du style qui est si parfaite adhérence à sa pensée.
Bouvier Nicolas
Illustration : duntulm___cairn_macarthur wikipédia
Messages
1. journal de l’aube 42, 8 septembre 2013, 07:34, par Isabelle Pariente-Butterlin
Le style comme un crépitement … j’aime tellement cette idée.