j’ai trop parlé déjà de l’amour, description d’une longue tapisserie où j’attendrais le pas de valse. couleurs et brins, usure des franges, audace de certains motifs. trop parlé jusqu’à ce mal de Foi faudrait que j’ose dire, où le dernier sentiment vient encore aux lèvres avec derrière lui le moisi de la vie.
je vois ce lierre, primordiale plante dans mon herbier personnel que celle-ci, qui panache mes cages, le métal d’enlacements fidèles. je le vois qui grimpe comme un nouvel arbre loin de l’esprit parasite. le lierre est personnage, héros de cette tenture cosmique * (cf. Yvonne Caroutch). la cage, -moi dedans-, n’est pas l’objet de l’image, mais ce lierre, ce lierre unique vivant, obligé de se défaire de son support pour poursuivre son existence. il court au travers de la représentation. il est partout, aux quatre coins de la lice, trame vive parmi l’aplat des mots. où a-t-il mis racines ? où a t-il puisé son énergie verticale ? partout sans doute où j’ai versé mon compte d’eau et de désir.
suis femme feuillée, feuillage, cailloux puis ciseaux. un canevas de floraison particulière ornant quelque vestibule ou escalier. suspendue, posture de gibet ; droite debout, posture des aguets, restant en l’air par le miracle des clous.