Journal poétique / www.jouyanna.ch

je ne vais rien dire. le rêve ressemble trop à...

mercredi 8 août 2018, par Anna Jouy

je ne vais rien dire. le rêve ressemble trop à mes jours. la nuit aux bras coupés n’écrit plus de poème qu’avec les mots du labeur. ai-je vendu le repos à ces colporteurs de nouvelles, de têtes coupées, de malheurs !
assise comme une ombre, je laisse l’aube me perforer. elle vient jeter sur le sol les silhouettes des songes.
sur la terre comme au ciel, le calligramme du temps.

.je joue simplement de mon instrument mais ne suis qu’une interprète, une laborieuse pianiste parfois qui enchaîne gammes après gammes pour subvenir au poème des autres. je m’installe à la touche, je dévisse ou revisse mon siège, prépare avec grandiloquence mes doigts du matin, tiens la position, ma respiration et puis, l’air inspiré, ravagé peut-être, par les partitions de quelque maestro génial, je m’adonne à l’interprétation des songes de la nuit habitée. je n’aime pas, je ne saurais le faire, les souris n’ont pas d’ailes même dans leurs impostures. rien à craindre je ne flanquerai le sida à aucune de vos âmes, je ne vous toucherai pas même du bout des yeux. je les ferme en jouant et ne baise rien. j’écoute vos notes, vos glissements dans le ciel, je laisse presque dévote vos prières pour mes peines. c’est tout mon possible mon unique clavier. rien à craindre, où je suis on regarde sans toucher, on sublime on image on nuage on est sage. .

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