Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 49

lundi 16 septembre 2013, par Anna Jouy

à chaque affirmation de soi, savoir que les plaques tectoniques de son monde tremblent, qu’elles secouent le terrain bien nappé, que des montagnes se vident, que des failles sédimentent.

à chaque affirmation, redevenir son géographe car tout a changé, imperceptible ou visible. les contours mouvant des billes de sable dessinent un autre profil, recalculent vos coordonnées. suffit d’un poing sur la table ou de ces mots simples posés sur la portée de voix. ce qui est vous se modèle, se configure, se figure même.

n’accepter que des séismes favorables. prendre garde aux spasmes des humains tout autour, à leurs ondes malpropres. ouvrir ses paraboles longuement et décrypter Silence le mal venu, le mal aimé, le maumarié.

décoder l’amour aussi muet que l’eau avant le siphon, mais là, bien là
toutes ces affirmations qu’il faut imposer encore avec violence, parfois bien trop pour que ce soit normal et qui prête à reflux. si souvent ensuite récolter les débris de leurs vases jetés à terre.

il y a dans l’aube une souche profonde , un pays neuf à chaque fois. je sens le vent dans ma branche. ma feuille du matin tremble et là-bas tout au fond du fond du sol une radicelle jouit d’un orgasme sans pareil.


illustr. Les Titans Van Has

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