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sur la ville qui n’existe pas, qui s’étend de...

dimanche 18 août 2019, par Anna Jouy

sur la ville qui n’existe pas, qui s’étend de mon bras à l’horizon, monte la fumée d’un chant
ce sont les spores des souffrances
les hommes élèvent la voix faute d’élever leurs bras
j’entends que les femmes s’étranglent à supplier le ciel d’un peu de pluie
sur la ville étendue des humains, le sol crépite de pleurs
comme une toile de plastique craque sous la presse
pulvérisée de bruits
dans la ville qu’abritent mes paupières, les enfants naissent secs comme des gousses saillies du bitume
l’air parfois, à l’aube se farde de cobalt
un œil de rêve inconnu
j’ai laissé mes fils quelque part dans des quartiers arides
je les avais nourris de verdure et de brume
ils ont dans leurs poches les restes du festin
dans leurs vieux cheveux, les anges sont pendus
comme des pampilles aux nappes des noces
ils marchent avec des ombres lourdes de cuir et de pierre
désormais l’azur n’est plus des songes
qu’une crainte brûlante d’y perdre leurs ailes
dans la ville qui s’étend loin
je distingue parmi tous les sons, les leurs qui ravagent mon sein
j’ai trop parlé avant des espoirs du sens des mots
je leur ai fait croire qu’ils rejoindraient mon arbre
cet être tordu qui n’a pas su prolonger le ciel
j’avais pour eux un jardin
une place vivante de fleurs et de vin
ce n’est qu’un trou de sel et de sable


pol2ru

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