Journal poétique / www.jouyanna.ch

Dans la maison que j’habite, des villes...

mardi 14 janvier 2020, par Anna Jouy

Dans la maison que j’habite, des villes veillent, entières et rondes comme des fruits étoilés.
Les citadins fracassent mon unique fenêtre ; des chats, des renards déchirent les flaques et les détritus. Je suis assise là, sur la chaise d’un bistrot sans décor.
Je lève parfois les yeux jusqu’aux fentes des gratte-ciel. Une couleur factice baigne les toitures. Le ciel est vert, un pré sec, jaune d’un œil d’alligator.
Je promène mon corps, cette étrange matière qu’est la chair, et lui dans la pièce semble être le maître des dégâts, une loque flasque parmi les murs.
Ce qui est vivant entassé ployé, pendouillant,
Ce qui est mort dressé, inaltérable.

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