des jours où l’estafette passe la main. un objet lourd que l’écriture, un condensé serré comme après dessiccation dans presque chaque mot, chaque verbe, d’univers différents, personnels !
il y a tout ça dans le texte-objet "trans-missile " qui va d’une main dans une autre qui court aussi, qui traverse, se rend mobile, se propulse toujours par ce même moyen de locomotion : d’une main à l’autre.

je sais que ce bout de matières, qui se sont rassemblées par un attrait mystérieux, à l’ adhérence quasi solide, un gros coefficient de coagulation, est unique. comme de la météorite arrachée à un territoire personnel et qui débuterait ses ellipses, ses fissures dans le néant.

mais autant ce aspect solide,-qui tient en main- , me semble évident, autant je devine les alvéoles énormes dans chaque texte, les espaces intercalaires entre les phrases, les mots , les lettres elles-mêmes. je me dis alors qu’on véhicule des quantités faramineuses de Rien et que pour ce faire on s’est même construit un stade immense.
possible que le vent qui est au cœur de chaque écrit soit plus vaste que l’humus qui lui donne cette belle allure d’estafette.