les confins
inspiration
samedi 20 juillet 2013, par
Écrire : faire du doigt mon pourtour, haché cisaillé éclaté, à petits coups de langue répétés. des lapées qui se poursuivent. ma langue ne peut faire que ça, des successions de traits, comme les mots sont eux-mêmes toujours entrecoupés par des espaces parfois énormes de l’un à l’autre. mon contour imprécis, mon contour impressionniste, voilà ce que tente la langue…souvent évaporée
Écrire me poste dans la ressemblance. c’est presque juste, c’est presque ça, pas tout à fait,mais oui ce presque-là… ressemblance : semblance que l’on doit renouveler sans doute pour être au plus proche…
cultiver l’écho de moi, le message lancé dans la mer. le message n’est pas le naufragé mais une prolongation extraordinaire du naufragé.
on peut même effacer et c’est le silence alors que le silence n’efface personne. autant la parole n’est pas moi, autant le silence non plus.
Même si je me demande dans quelle mesure j’existe vraiment puisque texte existe parce que tout va mal et que je ne peux accepter d’être en vie que parce qu’il y a ça, cet écrit...
le langage n’a pas le sens de la valeur. il peut autant être juste que faux il n’est jamais intègre. se module autrement dans chaque nouveau lecteur. le vide qu’il y a dans le lecteur crée le texte aux mille visages
j’apprends aussi que c’est mon état d’impuissance qui pousse à la plume
je sais peu comprendre