Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 99

lundi 11 novembre 2013, par Anna Jouy

l’exception de la nuit ; parenthèses ouvertes, fermées, ouvertes encore.
les cas prémonitoires ou imaginaires d’un rêve surgissant, saillies de l’inconscience, et qui me lèvent avant l’heure, ponctionnant sur le repos son quota d’angoisses.

l’exception de la nuit, de vibration, de l’air qui appartient à des choses, des êtres qui en savent, des mouvements invisibles. -j’aime pas le noir et devoir m’y offrir toute entière...-.
la nuit, trouble béance, trouble domaine. y perdre même là, dans le berceau d’osier de mon existence, mes repères, mes actions comme perdue n’importe où dans le monde. ici ma vie change ses combinaisons. le coffre dénoue son corset pour l’exception de la nuit.

expériences au fur et à mesure encore. craintes des indécisions, des choses qui doivent attendre leur résolution. être là parmi l’indécis, le flou, l’imprécis et en être moi-même pareille, fluctuante, image bougée sur le négatif.

je conviens avec le noir des pactes insomniaques. il me secoue à heures dites. aussitôt moi envahie de questions en latence et qui se pressent dans ma tête comme des donzelles affamées d’autographes.
je cède à l’in-quiétude. je cède en obligataire, par devoir. je me lève et débute ma double vie. symptômes graves ou légers. je vis l’urgence des fins de course sans doute, quand l’athlète sait puiser dans sa réserve pour les derniers kilomètres et qu’il y va à fond encore plus vaillant, encore plus teigneux.
je me lève vêtue de vie, prête. -est-ce aujourd’hui le grand jour ?-

et puis parfois, comme un reproche vif, quelque chose tente de me ramener au quotidien ordinaire, quelque chose me glisse à l’oreille qu’écrire n’est pas vivre. je réponds entre les dents : je n’ai jamais vraiment écrit mais toujours vécu, profonde est la nuit
tentations multiples d’y croire ou d’espérer, tentation récurrente aussi de tuer l’encre avec l’aube.

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