un pont, une eau, une aube, des piliers. solides tentatives de grimper le ciel mais légères balances du tablier.
rester souple, le vent mène un combat mais le perd. traversées des pores, l’espace sidéral d’entre mes atomes. avec cette quantité faramineuse d’air en moi, je comprends mon goût de voler.
portance d’un moineau et pesanteur de racines.

balancer le tout organisé, organique qui me compose, me composte. je n’ai que les mots pour ce projet. architectures de papier, de cocottes, d’origamis parfois.
dedans je mets quand même un pissenlit et son diadème léger. croire peut-être en la magie d’une nouvelle grammaire, celle-là même qu’on ne cherche pas à changer de peur de démanteler sa pensée. chaque fois qu’on la chahute, quelqu’un pointe du doigt sur la faute.
faut-il qu’on me comprenne ou faut-il changer le bâtit de mon costume ?
cette parole me gêne aux encoignures, je serre, j’ étouffe surtout sous les bras de l’aile ...
voler ce matin sur "le pont sous l’eau".
le diable en a construit un par chez moi, désormais noyé sous le lac de la Gruyère.Thusy qu’il s’appelle. il ne fait plus que des traversées des courants d’eau et d’électricité.
construction de mousses et d’algues qui remonte vers nous quand le lac descend. ascenseurs à poissons.