Je suis lyophilisée échaudée jusqu’à mes profonds microbes. Une pluie après l’autre à passer au crible. D’ailleurs je ne trie plus autant me dis-je pour rassurer ma quête. J’écris. Cela sasse le temps. Par quels trous c’est une autre histoire... Une œuvre commence à naître sous le regard d’un autre… Ce parfait vide doit être une genèse en gestation. Toujours et jamais pareille.
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Ce frêle espace cette zone friable des rendez-vous d’un monde avec un autre ce no man’s land des certitudes où tout est sur le point de naître. Entre la vie et la mort. Tableau poème chant. Je m’y rends avec intensité solitaire nue ouverte éclose. C’est le lieu de mon propre mystère le passage au cœur des transmissions. Qui suis-je qui devient… ? Je m’y rends sachant cette importance ce flux qui va me traverser de souffle une infiltration amoureuse. Je ne résiste pas n’ai rien à proposer. J’écoute la lumière mon front contre son front. Sans mot sans main puisque c’est ainsi. Amalgame lent et puissant de mon corps dans un fleuve aimant.
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Lignes d’un horizon de brumes. Mauves ou alors lilas les brumes ce qui laisse respirer un peu de bleu comme une péniche sur un canal. Des entrailles de sang et d’or celles que le chagrin broute avide et rouge. J’observe les yeux à tâtons et dans ces failles je lis le braille du silence. Je me sens furet plus nez que regard car je n’ai désormais que mon instinct pour savoir. Interdite de séjour dans le jour de ma nuit. Reniflages. Ne jamais quitter la mort des yeux. Tuer le silence et le vivre paradoxe intime. Comme le dos à dos d’un duel magnifique.
Ne pas déflorer le mystère des vies en les prononçant trop haut trop fort. Ne pas résoudre le monde le figer dans l’humain mais en accepter des étendues de secrets d’arcanes d’ombres et d’énigmes. Ainsi tout peut devenir vrai. Même toi.