marcher pieds nus contre le sol très froid. glisser sur les patins de chair chaude. sur la table les roses sont ouvertes, solides encore.

le monde avant d’ébahir les yeux , je l’avais bien rangé. besoin de faire un endroit net avec des choses bien à leur glace. jusqu’aux empilements de livres qui m’attendent.
l’hiver n’est qu’un temps de feutr e- toujours sous le froid, cette mesure de restriction-. la nuit même qui se retire petit à petit, banquise contraire pour laisser place au blanc.
ça y est, c’est à mort l’obscur et mon deuil au panache d’un javelot. me défaire de l’arc, des crispations de corde. reprendre un peu de terre, tordre ma lessive dans des racines d’homme et voir mes veines remonter comme des carotides à me planter la tête.

je n’oublie que les plaines où l’on ramasse au sextant les magnétismes constellaires, trop vastes celles-ci quand un fût, un seul, emporte les forêts.
dans le désir fin poète qu’a-t-on dit pour moi ? cueilletet lapidaire de roches, de prises aux lèvres. je mâche le chemin comme broutent les famines, des trèfles, des chiendents.
c’est un matin déjà...
le ciel grignote dans ses mains les poissons congelés de mon hiver.