cartouchière chaude
des bombes croisées sur ventres
le désir émonde ces munitions
l’enceinte basanée des cœurs blancs
nous tirons des coups sans feu
sans le mal essentiel que cela fait quand on aime
rien ne perfore nos tympans
nos épaules
et cette cible de poitrine

nous jouons à la petite amour comme à la petite guerre
sans le risque de mourir

surface de peaux blêmes qu’aucune saignée n’habille de fleuve
de pouls
de soubresauts de carotide.

nous ne sommes même à cette besogne que bassesses et détournements
la main vide de révolutions

bombardier de pollens noirs
à l’assaut
le bouclier vibre
réverbération tonnante de particules
les allées gazeuses de la lumière sculptent des échelles

les constellations forment au-dessus de moi d’horribles masques
Gorgone aux serpents

femmes nous sommes jusqu’à la moindre de nos reptations, le mal toujours

je prends appui sur le silence copieux des morts
une autre vie m’aimera sans doute
il le faut