Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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journal de l’aube 142
29 décembre 2013
aucun réveil, la ligne du rêve en fuite. trop longue perspective. avenue pour des compas plus grands. battues de clebs. bandes blanches dans la rue. mes roues dégommées sur les jantes. où est le bout de l'image ? jusqu'où tenir la métaphore ? à quel moment la lâcher et rentrer chez soi, la pluie dans le plafonnier et la chambre tirée au carré militaire... le mur est plein de traces mais oui, voyage voyage si tu crois.. désert de givre, (...) -
journal de l’aube 141
28 décembre 2013
il est fortement conseillé de commencer dans la page précédente, d'y jouer là ton trou, galeries parlantes, et puis de passer au poème, terrain connu, de l'aube en gestation. de commencer par digérer, après mastication des feuilles, d'en faire un repas de fibres transitoires.tu as fait chemin, tunnelier à la dent creuse, et de venir comme ça - latéralement- d'une garde de nuit à la mégarde de jour. reptation lente pour mieux connaître le PH (...) -
journal de l’aube 140
27 décembre 2013
je prends ma dose de lumière et je m'éveille.une pilule dans le pilulier ordinaire. jour de semaine ouverte mais jour de consommation maigre. on met la main à la réserve, on cherche à décompenser nos prises en modestes pitances, modestes libations, modestes tenues. quelque promenade en terre païenne, l'âme à la godasse.-on marche beaucoup pour pérégriner dans les temples modernes- et je cherche des indulgences en terres moins humaines. (...) -
journal de l’aube 139
26 décembre 2013
il y a un fantôme qui loge chez moi et j'espère que c'est toi. il fait sauter les ampoules, claquer des portes closes depuis longtemps, bruisser à chaque coup la lumière. j'espère que c'est toi ta mort m'a laissée lointaine, ton corps ancré dans des espaces non visibles...charrette ! mais ton esprit flambant neuf qui déboîte dans la nuit avec du sparadrap sur la mémoire, tu fais fort ! j'espère que c'est toi assez toi en définitive pour que (...) -
journal de l’aube 138
25 décembre 2013
assignations grandioses, terre, univers, ciel..pour camoufler sa misère. s'en remettre au grain pour n'avoir jamais rien à affronter mais tout diluer dans " l'inimportance". les morts, les mots, l'amour, la défection. s'en remettre à ses fabriques de miettes pour casser les blocs pains de sucre. détruire lentement des visages entiers, miettes, oui, en dépit de l'horreur du terme. cette rencontre n'est plus qu'un tas de sable sur lequel (...) -
journal de l’aube 137
24 décembre 2013
décalotter l'obscur . travail de patience. l'hiver est un long emmaillotement de sagaies. glaces pendues, dagues dures, crochées damoclès sur des chéneaux ; dessous je passe. fendre le crâne à la cisaille d'eau, comme on casse son oeuf et que s'envole un oiseau. j'espère parfois tenir à ce miracle amoureux...volière disais-je avant la nuit. et la nuit vient si souvent avec des serres chagrines vous prendre de près en pesant lourd sur la (...) -
journal de l’aube 136
23 décembre 2013
de longues heures et parfois pas un mot,nul qui apparaisse. pas de souvenir, pas de futur, juste ce maintenant sec et aride qui tend son aiguille vers nulle part. de longues heures où l'on a coupé le courant, chassé le fleuve à coup de balai et dégarni le ciel des ficelles des anges. ni pleurs, ni échelles, un no man's land entre terre et ciel et rien à quoi s'accrocher, grimper, descendre sans peine. putain d'araignée chagrin. tu (...) -
journal de l’aube135
21 décembre 2013
ouvre la bouche, il en sort des camions de nuages, des trains galactiques. je vois la cordée raide de glace de ton amour qui grimpe, des piolets partout pour crocher l'indicible et la marche lente des gnomes alpinistes. il faut trisser hors les mottes, hors la plaine, les substantiels, qui portent le nom composé de la faim et du désir. il faut mettre en branchies des caravanes, à la queue, d'orchis en orchis, les embrancher jusqu'au (...) -
journal de l’aube 134
19 décembre 2013
désordres de l'aube. l'en vrac des rêves, l'en vrac des idées. voici mes devoirs de désordres et procéder au tri comme à la gare quand il est temps de choisir ses aiguillages. mikado du voyage et des départs. si quelque rail tremble, faudra passer mon tour. ce jour est voué au hasard et à la bonne volonté des autres, de ceux que je contrôlerai pas, ceux qui feront ou pas le pas à faire. le temps dépend du vol d'un papillon ou d'un tourbillon (...) -
journal de l’aube 133
18 décembre 2013
écœurante mitraille, passage à la force du canon. il me faut carotter les terres intérieures. partir enfoncer un gros doigt dans le terrain fauve, le jardin feutré de gel. là dedans quelques mots, comme de vieux tubercules abandonnés à la faim. enfoncer grailler dans ces cicatrices en pleines coutures, sous des bourrelets brûlés, faille de mots, de voix en train de s'éteindre, fouille d'ordinaire à l'usage des faux. reprendre la bêche ou le (...)