textes de passage ... vibrations
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novembre arrive
28 octobre 2013
ô ce cœur l'animal ! avec des boutonnières et des rigoles balafrées, que veux-tu ? c'est de la vie bien ordinaire dont on cause, de la vie comme on la trouve au bazar du pain tu le sais bien il y a encore tant de pâquerettes à cuire à la coque de renaissances sculpteure d'œuf, pas si simple il faut savoir s'éprendre entre plumes et pouls aux premières prises de vue, le ciel est devenu carré lui aussi n'a pas débordé du sous- verre ! Oui, (...) -
laborieuse
26 octobre 2013
tactiques anti
tourner la tête , détourner le regard. rapide. échapper à la prise, fuir maintenant l'éclat d'un caillou, d'un peu d'eau dans la tasse. fuir dissiper d'une main les toxiques vapeurs de la peur. se lever agiter le corps secouer ses plis aérer. laisser refroidir. le temps est une fuite possible. m'enfoncer dans cette journée avec la cisaille, le ballet à feuilles, les ficelles les trucs censés ordonner le paysage et puis m'ordonner moi aussi (...) -
matin joli matin
26 octobre 2013
premières prises de vue, le ciel est au carré lui aussi. il n'a pas débordé du sous- verre. il mue en ce moment , lambeaux de nuages et lèpres des encres. difficile encore de savoir ce que donnera cette naissance, chien pelé ou poisson d'octobre ? on sait bien qu'il faut un certain temps pour définir l'incertain temps. je regarde en frottant mes jambes dans les raies ensoleillées du radiateur. cela me fait du chaud en barres et l'or (...) -
conversations
23 octobre 2013
attente dans le tea-room ne pas écouter ne pas pénétrer ces conversations trop fortes, ces voix qui brassent les affaires, sans intérêt que leurs intérêts. pourtant, comme on peut très vite se laisser vivre dans le paletot des voisins. quatre hommes -ou sont-ce simplement des costards ?- échangent des propos dans lesquels je devine qu'ils sont pour chacun l'occasion de s'autoallumer et s'encenser au passage. autosatisfaction de la (...) -
jiminy cricket
22 octobre 2013
Je l’aperçois ce matin. C’est un criquet, une sauterelle qui se traîne lamentable sur le sol de ma maison. Noire, sombre, blessée d’une guerre qu’elle est en train de perdre. Hier, je l’avais déjà aperçue sur le rideau, regardant peut-être par la fenêtre un monde qu’elle ne pouvait rejoindre et ce matin, la voilà qui rampe, sur les planelles, lente se tirant pour avancer. Je me souviens de son arrivée cet été, son entrée verte et sautillante dans (...) -
parcours
20 octobre 2013
dormi sous une couverture un peu poussiéreuse. sentais le hier l'ancien temps les vieilleries quoi et tout en tentant de trouver un sommeil calme, étais agitée de ces images venues par le nez. l'ancien temps et ces pertes successives, les chutes. ne jamais quand même pouvoir reconnaitre que c'est bien mon chemin. c'est un chemin oui pourtant où suis toujours de traviole. je ne sais plus qui j'ai été, jamais moi peut-être ou alors juste (...) -
petit poème pour Bianca
20 octobre 2013
naissance de Mams'elle Bianca Grossi
une fleur a poussé dans ma fleur dans ma main blanche petite mon cœur de paume elle parfume mon geste fragilise ma force agrippe en moi l'amour qui enlace mes lignes de vie fleur bercée fleur coton de chaleur et ta caresse sur moi de frêle moineau qui bat l'attendre belle l'attendre rêve et la voilà éclose au ralenti stupéfait de mes yeux je vais vivre longtemps Bianca est un nom pour la (...) -
ces moments de dégringolade
13 octobre 2013
à un moment ou à un autre nous sentons que quelque chose nous dépasse. nous avons nos périodes de chutes, de feuilles qui s'étiolent. nous arrivons au bout de nos poumons. nous atteignons une obsolescence de saison, de mouvement, de cri. périodes où nous brassons longuement , nous battons nos ailes, belle agitation continue de peur que quelque chose ne nous entraîne, nous aussi, en entier ,vers le fond. je vis cet espace d'entonnoir et (...) -
saison
12 octobre 2013
je mûris avant toi, poings de coton dans les rêves d'Amériques c'est la perte des fleurs de raison me faut laisser temporairement reposer le champ des récoltes en jachère de boues chaudes fango gravé à la pointe brûlante. parvenir à lire un être difficile sur lequel je serais attentive penchée joindre les points du dessin et le voir surgir . je fais pour l'instant des marches épuisantes dans le mou de la brume écartant entre mes étoupes le (...) -
P. Chéreau vu d’ici
9 octobre 2013
point critique. fixe le pas, tente de mieux écrire cette bande blanche du milieu de ma route. il y a ces espaces qui sont comme des apnées. j'ai dû sursauter bien des fois si je regarde ce tracé hoquetant sur le goudron. il y a des matins où je suis beaucoup plus proche du sol. être du rampant peut-être. éviter de voir le pays, les façades, les rues, ou même cette rase campagne qui est la mienne. (ma tête pourtant est une cité très vaste, (...)