hors chants
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suspensions
29 juin 2014
Le point de suspension... Voilà un point qui sait particulièrement ce qu'il veut frapper ! Affectionné point de suspension, conjuguant le doute et le doigt en l'air, à tester tous les vents ! Le point que je vois toujours sur la route, le Poucet de la ponctuation. Imprenable, incollable ! Séditieuses piqûres d'inquiétude et d'imaginaire sur la page blanche.
Il coule de ma main comme des gouttes de rouet. Je me pâme, j'hésitouille, je (...)
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dés
23 juin 2014
je n'ai pas collé ce matin deux oiseaux de silicone sur mes seins histoire de voler un instant la vedette au ciel bleu.
pas dégrafé le paradis pour des colibris de passage.
ni battu des mains pour faire fuir, ni même pour l'admirable. je suis restée dans le secret moment où l'on se surprend à franchir des douanes. maintenant mon monde change, s'ouvre, sans faire ces efforts de maquerelle.
il ramène dans le même mouvement initié un matin, (...)
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physique
19 juin 2014
Far ...
J’étends mes doigts. Craquements de phalanges, je gigote je manipule.
Clavier sauvage. Un galop, dans le terrain, pareil, des doigts sur les touches. À la rotule, au garrot, la course des ongulés de l’écriture. Mes mains dégagent le corral, je frappe. - je frapperais n’importe quoi-. Je force barrière et passage.
Entendre ce bruit de cavalcade, ce bruit de charge rapide, emballée. Songer à la force de poussière que cela va (...)
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cuisine et dépendance..dit-on
18 juin 2014
Changement de four et de plan cuisson. Trente ans de loyaux services et moi qui n’en veux plus. Non reconnaissance et gaspillage d’outil utile et bon, je suis prise dans le flagrant délit consommateur. j’ai un brin honte. Cependant, c’était l’antiquité de l’objet, les vieilleries qui y ont cuit, toutes les potions de sorcière de ma mère et les déjeuners de solitude du veuf éploré, c’est de tout cela dont je cherche encore et toujours à me (...)
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lien
16 juin 2014
A tout bien peser, en effet y a-t-il plus pathétique que cette recherche de liens, de famille, d’appartenance ? Certains prétendent à des filiations simples, d’autres se contentent du sublime. Alors quoi, ne sont-ils pas fous ! Mais je songe que c’est bien vaniteux –en effet- d’imaginer que des fusions,- que d’effusions - on puisse se croire même un doigt dans la main d’un autre. Tout cela n’est que jeu mental, recherche sans finalité qui (...)
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mains rouges
15 juin 2014
Ces mains, liés osselets, saignants rouges, empreintes d’un crime déjà largement charcuté. L’assassin coupait-il les bras de ses victimes, en faisait-il des signaux et des sémaphores sur le flot continu des amours défaites ?
Et puis dans des urnes blanches à fixer contre les murs, refaisait- il l’inventaire des suppliques amputées ? Tiens ne serait-ce pas Maria ici ,on dirait son auriculaire de salamandre et là le poignet d’Anna ?…
Mains (...)
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poème
13 juin 2014
j'ignore le sel celui des fleurs marinant au vinaigre,
la descendance en graines des couleurs du lilas
j'ignore le rouage au son cranté, son huile noire quand tout va,
l'espèce qui trébuche, le coulis des fontaines
au loin l'épine et son collier perlant,
la ruelle trop courte pour prendre son élan,
au loin la porte close qu'on ouvre à bout de soi
les images d'oiseaux dans l'herbier de la joie
j'ignore l'espèce des cailloux au (...)
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poésie lue FUKUSHIMA
8 juin 2014
Taro Aizu
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déroulement
5 juin 2014
Ce ne sont rien de plus que des étapes auxquelles on ne peut accorder que le courant qui passe. je ne peux pas faire comme si frôler parfois des gens était aussi en prendre des particules et se contaminer d'importance. je ne suis pas qui je côtoie. parfois j'avoue que c'est tant pis..
je ne ferme pas les sens pour autant. j'essaie de faire du quotidien le seul art réel. personne certes ne me touche mais qui peut qualifier ma banalité ? (...)
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peut être
4 juin 2014
je rentre dans ton poème comme on pénètre la chair chaude, avec ce frisson quand tout le reste est froid
à me faire baptiser nue d'un trait de lumière, d'un trait d'eau
avec le mal d'être fille ne sachant qu'enfanter longuement des planètes
livrée des lèvres et des yeux à la tâche de grossir le boulier des jours
odalisque du harem éternel
alors qu'il te suffit de presser mes seins pour jaillir en étoiles
peut-être m'aimeras-tu un jour, (...)