hors chants
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écrire /duras
28 avril 2014
elle (marguerite duras) a dit, solitude du corps, le pas dans la maison en miroir en écho à la solitude essentielle de l'écrit.
je l'ai connue, cette mesure rase de soi en soi-même, ces perspectives de corridors ensemencés tout du long de la semaine, des mois, de l'année.
réseau de fils que l'on tend du mur au coeur, du coeur au mur, toiles neuves et textes en nids
pas pour rien qu'encre et ancre se répondent...
je l'ai apprivoisée, moi (...)
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connivences
27 avril 2014
je ne suis plus de la connivence, de l'attraction des cercles.
plus du mot qui frôle les masses et se tient debout toupie dans l'univers
je ne suis plus de la bonne distance, du flux et du reflux
de la juste pesée des corps et des oiseaux
debout parce que l'autre le reste
je ne suis plus de l'aimant, de la magnétique des pôles
du mouvement continu, de l'élan sous contrôle dans le flipper du ciel
j'ai effacé les circuits des synergies (...)
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work in progress
20 avril 2014
– Le quai là-haut, cet escalier qui grimpe raide jusqu’au vent, balayeur obstiné mister proper des départs. Grimper jupe en laine, coupée court. Rien dans la tête que l’heure de partir, de suivre déjà le mouvement de fers des rails du quotidien. Est-elle quelqu’un, est-elle une femme ? N’est-elle pas cet esprit qui tourne en rond dans une cage de chair dont on lui ressasse la laideur et l’inadéquation à l’amour. Monter, escalader la rampe du (...)
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grasse matinée
13 avril 2014
Prendre place dans le paysage, démanteler la cage, à la faucille d’or des yeux du chat. Un océan passe au travers, membrane fluide d’un peu de sel et d’eau.
Prendre force, effort de papiers jusqu’au prochain feu, cette brûlure d’écrire parfois comme on arrache de vieilles herbes, les tiques au chien, en serrant bien les dents, pinces d’ivoire.
Prendre appui sur des béquilles, de petits cafés en morceaux de sucre, d’un filet de miel tourné au (...)
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la peau de l’ours.
11 avril 2014
défaire le trouble, un écheveau noué dans le cerveau, dédale de contorsionniste. m'extirper du piège irréel. activer la pompe à air et respirer ensuite un bon coup. ventiler le jeu de cartes et battre une nouvelle donne. j'ai fait ce que j'ai pu l'échec n'est pas toujours de mon ressort, consolation des minables, un jet de poudre pour essuyer les malaises.
je tempère à fond l'instant. je modère je dilue. j'essaie de ne pas accorder aux (...)
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poème
7 avril 2014
arrimer de miel ses muqueuses et ses fleurs
avec des liteaux de sucrin refilé à la douce
qu'en est-il des rayons dont se chauffe l'émoi ?
oh ! tu disais
ça te vient par en-dessous les jupes soleil
quand s' ouvre le parasol de l'amour
la grande roue
le cycle des hélices moulinant le ciel
tu disais
un paon en bouquet de Ray-Ban garde le parc fauve
j'épuise la nue, haleines courtes
un encas de rires entre les dents
nuque courbe
c'est la (...)
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event
31 mars 2014
Enfoncer une longue perfusion d’eau et d’orage. Il y aura des pleurs, des chagrins. Disparaitre à la valve du pouls. Changer de combat.
Je regarde dehors il fait toujours beau. Le ciel n’a pas changé il n’y a aucune variation pas de vibration qui dessoude les oxygènes. Je regarde ; le monde suit il se tient tout pareil. Il n’y a aucune zébrure, aucun orage de fond. L’univers ne gronde pas d’une sourde colère. Il est semblable. Je me sens (...)
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j’entasse les mots, j’édifie le livre,...
30 mars 2014
j'entasse les mots, j'édifie le livre, j'engrosse sans cesse le temps de paroles. mais plus se construit cette épaisseur de papiers, plus s'élime mon essence, se rabote mon importance et mon sac de viandes. vases communicants. je déverse ma matière dans un monde littéraire, j’élague ainsi la touffeur sauvage de la jungle de ma vie.
je toucherai sans doute une clairière.
est-ce dans l'entre que se tient le tout ? lumière et ténèbres.
j'ai (...)
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questions
26 mars 2014
parfois, il faut tendre la corde. tirer fort avec les poignets bien noués au risque de se les voir déchirés. sentir alors frémir ses limites. tout cela va-t-il tenir ? Sommes-nous écueils ou falaises, de ces pierres où accrocher sa barque quand vient la tempête...
parfois il faut rendre à ses pensées et son coeur des hommages simples, une bougie, un bouquet, une carte postale. ce ne sont que des objets mais qui portent comme des vertèbres (...)
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en voiture simone
21 mars 2014
Hall hérissé. Pleine gare de pilotis. Les humains suivent leurs transhumances de fers, Chaque jour, déversement de ces mikados qui se rangent par catégories dans leurs longues boîtes en métal fuselé.
Hall empli de résonance, les angoisses vrillent jusqu’aux verrières. Elle lève la tête. Là-haut chaque fois.Son cœur monte, gonflé d’un hélium expansif. Il tape au plafond. Dès le grand porche franchi, dès le premier pas dans le terrarium lumineux des (...)