hors chants
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écrire et son double
17 mars 2014
peut-être ne pas savoir, ou bien alors être trop près de ce que l'on va apprendre et qui va vous claquer au filet. : il y des terrains où personne n'entre bien sûr.
c'est définitivement l'endroit de son miroir, de son double et de se savoir mis en réserve , ailleurs inviolable bien sûr, rend alors une eau capable de briser la meilleure soif.
je cultive la nuit, un espace de riens millionnaires, des surfaces entières consacrées à des (...)
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recevoir
16 mars 2014
...Dans la pièce sombre, toute de bois, avec quelques éclats de pierre, il y a une table. Elle n'a rien de commun. Elle est plus vaste qu'un lit, large et longue. Autour d'elle, s'agrippent des tabourets comme des porcelets aux mamelles d'une truie. Serrés, soudés tout autour, comme s'il fallait qu'ils soient le plus nombreux possible. Indispensablement.
Il est dans son antre, une caverne dont l'unique objet est cette sorte (...)
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nourrir
13 mars 2014
nourrir le sauvage
l'incontrôlé
goûter dans le lit mauve
hors d'oeuvre de malt et d'ailes grises
l'ivresse légère du dormir
dépiauter le pesant du rêve
couché en travers du ventre
avec des pattes et des doigts mécaniques
fusion des sables
allant vers des pacotilles vitreuses
des cils
les yeux batraciens chaussent leurs paupières jouisseuses
tout ce qui se passe derrière m'appartient
inviolables incendies me rongeant des nuits (...)
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chemtrail
9 mars 2014
Morphine d’amour
Le ciel en est veiné, filature des anges, crochets à buée,
tes mots dessinent des avions
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Fraudes et frégate, je déplie le voyage
Quatre coins de corps aux poisons érogènes
Lignes et venues
Un rêve en bouche
je rêve
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Dans la paume un mirage strie l’histoire du désir et ses patères de ciel
J’ai des vertus iliaques où se déploient mes auvents de guiboles
Odalisque de nuit, cette couche repeinte au frais de l’heure
signer (...)
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voyage 3
7 mars 2014
Voiture 16, place 25, carré. une semaine presque complète.
Retour revenir à l’état non développé de la matière amoureuse. Comme un organe se développe et puis débande.
Passagers essentiellement masculins. Rares femmes alourdies de leurs solitudes. Vieux modèles rattachés par paquets soldés en paires de vieilles amies, la vadrouille c’est le papier cadeau. Je me fais l’effet d’une jeunesse.
En vis-à-vis, la vingtaine affirmée biscottos bien en (...)
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paresse
26 février 2014
Paresse du matin
du jour
et puis celle du soir.
Assise sur mes petites vertus, mes miroirs aux acquêts mes réserves de noisettes. Assise et repue, obèse de satisfactions, face au ciel les pieds dans la pluie en état de latence, parfaitement alanguie.
Paresse. Cosse monstrueuse qui remonte les clefs des rouages du jour, seul geste lourd de conséquences et laisser ensuite lentement les mécaniques horlogères poursuivre les heures sans (...)
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en y pensant
22 février 2014
Cercle des amis, aéré et eux trop rares pour que les étoiles s'alignent. Ailleurs, loin, un danseur achève le pas qui sera dans longtemps le mien. Je sens ce vide, cette légère vibration dans la corde tendue que déséquilibre le poids des choses.
Oui quelqu'un, au loin, a chuté et quitté le rail du périple. Je réajuste avec peine le balancier des forces. Le manque est une super puissance.
Qui aurait cru qu'il pesait si fort sur le trajet des (...)
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kapock
15 février 2014
Prendre pied, dans le tapis mou d’un océan de drames. Sentir le pas, l’instable d’un corps, d’un esprit soumis à la tempête, à l’œil du cyclone et des reprises impromptues de naufrages.
Poser sa plante intérieure, espérer des racines de temps de sable d’algues peut-être. La dérouler des orteils au talon, et voir sa cambrure chercher son équilibre, mat qui tangue dans le bain. Après, bien dresser son amarre dans un anneau de ciel. Auréole de soleil (...)
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poème derrick
6 février 2014
à mon doigt une perle sauvée de la sagesse
le chariot est plein de ces chemins concassés et des planelles jetées pour passer la main
je vais avec mon sac bleu, choisi dans un ton d'yeux
je prendrai pied et marcherai
mais j'ai prévu un cric pour la crevaison ordinaire
tu me diras et je sortirai de ma nuit
pour fuir droit au coup de fusil
je revendiquerai les corridors, les tuyaux d'eau courante
et tout ce qui s'en va
en (...)
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coupe de bois
5 février 2014
De l’importance des arbres. S’il faut résumer l’autre histoire, je parlerais des arbres. J’ai pour eux une vénération empreinte autant de mystères que de familiarités. Ils sont tout, tout ce que je n’arrive pas à être. Tendus, verticaux, sereins et souples toujours sous le vent.
Je prie en les regardant. Je leur confie la difficulté de cette tâche, parce que quand il s’agit d’atteindre de mots le ciel, je ressens le mélange lourd, le brassage de (...)