hors chants
-
brèves de table/ ADN
5 août 2013
prendre le papier, la plume, l'encre .
me mettre dans la peau d'une ancienne histoire, quand quelqu'un ne me songeait pas encore, que je n'existais pas, même dans aucun rêve.
me transporter, développer ainsi une toile comme celle de Bayeux, mais dans des dessins inimaginables. des contours qui n'existeraient pas. (comment un être du Moyen-âge aurait-il pu dessiner un ordinateur ?)
je m'expulse ainsi d'un temps qui m'a vomie de sa (...)
-
brèves de table/troisième oeil
4 août 2013
brèves de table. l'orage a tourné autour du pot de moutarde. n'a pas explosé. rien ..
il a fui par les claies de la table. retour d'une chaleur sans lavures. pas de pelures de soleil, de coups de gueule et de râpures des astres.
je m’assieds, me questionne sur le pourquoi de ce jour. j'aimerais contourner la porte, passer de l'autre côté, je suis dans une fausse vie ou est-ce la mienne ? et que vient faire ici ce troisième œil qui donne à (...)
-
brèves de table/poésie
3 août 2013
n'est pas violoncelle qui veut
ne pas essayer d'interrompre le fil
la danse tient dessus dans un équilibre de paraboles
élargir le bras jusqu'à toucher une orée
un mouvement balançant dans les phases électriques
pourtant se laisser mettre à la terre
cette chute promise
comme la graine sous les pas
-
brèves de table
2 août 2013
usage des taches, le hasard écrit sa musique.
on jette sur l'épars, on amasse sur l'immaculé. des cendres ou de la bave, quelques notes ou du vin.
il faut ensuite attendre on ne sait quel accord entre des fibres amantes, des noyades définitives, des recels de fond de tiroir. la soif minuscule du coton, d'un chiffon, ou du tissu des pierres.
taches des fleurs qui naissent sous une pluie soudaine. taches d' une bouche invisible qui (...)
-
brèves de table
1er août 2013
ce temps de midi qui tranche la journée dans l'assiette...
une part qui fout le camp et l'autre qui saborde déjà sa lumière. c'est que j'ai une boule dans la gorge, une étoupe de tennis qui reflue la tristesse. c'est bel et bien perdu. cette disparition sans porte sans images à ressasser, sans mots. juste une sorte de lumière qui a disparu et le noir qui reste n'offre aucun repère. j'écarquille encore les yeux puisque c'est dissous quelque (...)
-
brèves de table/ déjeuner de famille
31 juillet 2013
déjeuner de famille. je ne croyais pas si bien dire. rencontre inopinée de cousins en vadrouille. heureux partage en général mais qu'il ne faudrait jamais laisser déborder sur ce qui te tient vraiment à cœur, soit le cœur et ce travail, auquel tu te voues..écrire. car tout le monde a une idée bien précise de ce que cela représente, de ce que c'est. ils ont d'ailleurs tous une connaissance qui fait comme toi, qui a ce passe-temps, cette (...)
-
brèves de table
30 juillet 2013
tous ces coins de la bouche où m'attendent des embuscades. mot, baiser, victuaille. nourrir la langue par le gavage. chaque commissure est un gond sur lequel tourne la parole. j'essaie l'huile, la graisse de garage. que ça circule sur le pivot, sans anicroche. j'en ai comme ça plusieurs et des fosses avec, qu'il faut remplir de la même manière. maïs doré, maïs d'homme, maïs de grains jaunes épelés à même le trognon. je me suis relevée. (...)
-
brèves de table
29 juillet 2013
promenade à soleure
un aller, simple ciel, très bas, très gris, rasant les voies du chemin de fer. je regarde glisser le pays avec sur la vitre du train des gouttes à flagelles, spermatozoïdes démultipliés engrosseurs de nuées qui suivent les courants d'air, la force du mouvement et passent d'un coin à l'autre de la fenêtre. il pleut partout avec violence, une sensation brute de déversement.
Berne et ses longs tunnels pour accéder à ce tortillard orange, tout (...)
-
brèves de table
28 juillet 2013
ce chiffon de papier
midi. le quartier se tait. la voisine qui tenait grande et forte conversation téléphonique consent à remplir sa bouche d'autres choses que de commérages.silence copieux.
pas encore ce besoin d'en faire de même.
songe à ce qu'est écrire et cette place trop grande que ça tient sur mon estomac. du pourquoi inutile de mon application quand tant d'autres le font aussi et mieux encore.
me torchonne comme papier blanc dans les films ou les (...)
-
brèves de table
26 juillet 2013
ô distance gardée, qui me sauve...
c'est le vous, que je dois rendre, que j'ai emprunté à des cintres imaginaires. costume net sans aucune écaille, sans les défauts bleutés des veines sautées pétées, sans les sables mouvants du ventre dont on sait bien l'élastique douleur- comment pourrait- il être lisse avec mes géographies de sens, cette mienne histoire qui n'en finit plus de tanguer et mourir. c'est le vous du bord du derme impénétrable, celui des espaces infranchis. entre (...)