extensions de lecture
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qu’à toute flamme une cire coulée
10 février 2014
qu'à toute flamme une cire coulée d'effusions sages
quelle question cette chaleur !
une brindille contre un peu de ciel et l'oubli d'un feu sans âtre
d'un doigt louer un ange
pas chair pas dieu
la foi mange beaucoup d'air
foins de nuages et andains d'oxygènes
on monte ainsi vers des mercures
tendres postes d'étincelles pour l'amour
un brasier pour la (...)
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des mots comme...
7 février 2014
des mots comme des minarets : appellent bien à la prière, tournent bien derviches, délimitent bien les fins.
des mots avec haut parleur, avec souliers défaits : le repos ou la nudité dehors dedans. ce genre de choses qui laisse les bras ballants.
mots seuls souvent : usure, ciment, Ouest, crapule...
ou parfois en chenilles, urticaire garanti : front de libération, temple de la consommation, dégel des négociations..comme s'il fallait (...)
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poème de l’état amoureux
5 février 2014
ne presse plus que chanter des affres perverses. c'est l'amour,
des mains en coupe pour des cueillettes filantes
je n'aimerai jamais qu'en détournant de la voix
les paumes ordinaires et les sédatifs
une rare rage n'est-ce pas de cela qu'on fabrique les tuteurs des âmes ployées
les écritures de cire
les stylets de canine dans l'ivoire
plus que des assolements de lueur. c'est l'amour.
je ne transgresse pas. je ne vois pas qu'il y ait (...)
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en soirée
2 février 2014
Un grand frileux vient de tirer la laine du ciel sur sa peau. Il va pleuvoir tantôt. Le confort d’une pluie et qui tombe dans la gueule ouverte de la terre au labeur. J’aime.
Rester des heures, enfermée avec excuses, sans cette obligation de prendre l’air. Demeurer, verbe actif. Faire demeure. Et toutes fenêtres ouvertes, entendre le son de ce piano de gargouille… L’espérance qu’à ce rinçage céleste, la vie toute entière devienne propre. (...)
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étreinte
1er février 2014
vous vous lèverez
avec une tache de questions et du travail à faire
l'urgence de résoudre un sentier
d'éroder le corps
air contre air
et d'émietter les grumeaux de penser
vous déglutirez les filasses d'azur
pertes sèches
et ces parfums montés trop mûrs
vous aurez soif
dans le siphon des habitudes
soudain
des sels de rivières
des rapides
des cailloux
vous chercherez à étourdir
ces lancées fiévreuses
dans de l'eau triste (...)
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animalerie des silences /extrait
28 janvier 2014
tous ces sons barbares
ces mots mâchouillés de gomme
ces râles
ces onomatopées de la tristesse
ces cris de l'enfance
ce bruitage
ces non sens alignés et qui remontent dans ma gorge blues
ces mots léchés sucés
ces bonbons qui roulent et sautent entre tes dents
que je mords et croque
bouche ouverte te suivant hypnotique
toutes ces paroles pour écharper la distance
le loin
la fosse et ses vipères
ce roulement de tambour du rien qui fait sa (...)
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rêverie
26 janvier 2014
Cette longue promenade que je poursuis chaque aurore, à la dérive de moi-même le long de la grève. La marée qui revient bien sûr et qui s’en va bien sûr, laissant chaque jour la plage dans un état second. Il lui faut parfois des heures pour redevenir elle-même, remplir le paysage jusqu’au ras bord. Me promener alors sur cette étendue aux bordures élimées, caillouteuses avant un sable plane et long. Errer comme ça à me demander comment faire pour (...)
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sieste
25 janvier 2014
Après-midi consacré à des abondons. Une sortie flânée, dans des paysages superposés. Le sommeil me propose des strates de collines embrassées qu’une nuance pâle de couleur sépare et rend distinctes.
Puis soudain un sursaut. Revenir de mon rêve, arraisonnement ou résonance, cet instant où je tombe littéralement du lit dans le quotidien. Ce genre de gamelle où la tête touche toujours le bord du trottoir. Je sens cet éclatement des pupilles, le noir (...)
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ainsi
25 janvier 2014
ainsi. j'aime le poème qui débute sur ce mot, doux comme le dos de la main, ouvert
avec entre ses lettres des aires de repos que rien n'oserait trahir.
ainsi il est mort ainsi il a vécu.
ainsi vous êtes et ainsi donc moi aussi.
ainsi la nuit qui chante et frôle les mystères.
ainsi un instant rossignol, un autre corneille.
ainsi ma trace lueur sous la porte des ombres.
ainsi ton corps pour mesure de bateau, ainsi ta voix et moi (...)
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J’essaie de me remémorer, c’est pas simple,...
19 janvier 2014
J’essaie de me remémorer, c’est pas simple, c’est même parfois comme longer du temps qui aurait du vide de chaque côté, juste un fil, une sente sur la montagne. J’essaie d’avoir une vision plus large. De tourner la tête à droite à gauche mais en fait je vois bien que je n’y arrive pas, que les deux flancs de mes absences me foutent le vertige et que je marche si concentrée sur un chemin trop escarpé. C’est effarant cette sensation, d’un pied (...)