extensions de lecture
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premier foin
18 janvier 2014
petits mots rats de livres qui rongent. ils entrent par tous les trous et viennent debout
grignoter mes roseaux, faire tas de sciure de ma forêt, patientes canines prêtes à
tout dévorer.
je trace autour du corps le cercle de craie, le rempart de poudre contre
le danger de vivre. je mets au cou mes incantations de plume, mon happeau de
grands froids.
ils arrivent comme des bouches ensorceleuses givrant le feu et le pas.
j'acquiers (...)
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des robes et des mirages, de quoi avancer nue...
17 janvier 2014
des robes et des mirages, de quoi avancer nue… me souvenir dépouille. j' écosse des frissons, je chemine à découvert, le long des poutres aigres-douces d'un regard. portes gauches portes droites au taquet de la main, je fais le rabattage de canaux où s'esquivent des travées silencieuses
cette marche filait déjà du mauvais coton. je trame les doigts, un carrefour de phalanges et des roses des vents. et puis le vieux temps par le judas, (...)
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un encens d’orage 12
16 janvier 2014
relever le défi de l’arbre
pointer toujours du doigt un ovni
dieu passe le dimanche dans les couloirs du vol
je lève la main
il accepte mon poing
roquette en fruit de feu
question toujours sans réponse.
je laisse couler
quand Dieu se dissout il y a quand même dans le ciel des traces effilochées de nuages
dépouiller l’étendue de safran des coïncidences
leur rendre leur nécessaire de toilette, le propre, l’odeur de savon des vraies (...)
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un encens d’orage 11
15 janvier 2014
je quête des cautions dans les rangs de l’amour. la crosse et son filet avare qui circulent dans les bancs pour des aumônes sans miracle.
offertoire de vergogne pour des prières bien trop belles.
seulement là tu me vois, tu m’entends, tu peux me trouver.
c’est de la faim que je cache dans la main,
une obole si maigre que j’ai honte de l’accepter.
toujours cette longue veille parmi les plaintes,
flagelles humaines, flagelles fantômes
le (...)
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why not
14 janvier 2014
tout ce que je dois, je le sais d'un petit prophète, un bouddha assis sur des canifs.
je le dois. c'est vraiment tout, ai-je dit.
ces espaces frelons qui battent dans les lampes.
je le dois.
la main ouverte, les écumoires assaillies de bagues et de montres
quand on pleure un peu et que ça fait un cliquetis de cils dans la serrure de la tête
je le dois.
que je ne veux plus rendre, d'aucun spasme de fiel, de flocons,aucun spasme d'orges (...)
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un encens d’orage 10
13 janvier 2014
Ou alors la choisir.
goûter les arômes caféine.
les crues de bitume, venant à mes lèvres
seigles morts dans le champ des soirs.
éventail à la main. il faut bien chasser ces mouches trop audacieuses et qui essaiment leurs larves à chaque pose.
partout la maison bruisse de mystères solubles
promenades de tuyaux qui ergotent dans le labyrinthe des murs.
j’écoute. il y a toujours quelques vrais mots qui traînent et me racontent les potins du (...)
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Cultiver le léger : écrire donc.
8 janvier 2014
Cultiver le léger : écrire donc. M’attendre à ce que cela passe. Laisser s’échapper, s’envoler le souffle pris dans la main, rets de lignes, de magie et d’un intérieur barbelé. Accrocs par-ci par-là que poèmes, plaines et pages, sur le far West, le très lointain. Essors amarrés à des épines. Bien sûr. Il y a ces choses que je laisse seulement pour souligner le vent.
Cultiver le léger, agiter les doigts, débattue à dissiper, en agrandissant les (...)
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un encens d’orage 7
7 janvier 2014
tomber de soir
très gris le soir, très lisse, passé à la truelle, une taloche sur la brume.
alors face à moi un béton de gris
je me force à le fixer. mais je ne tiens pas longtemps. il est immobile et ce changement passif vers la nuit, dans l’inadvertance.
regarder le soleil plonger ou regarder la nuit monter dans le nuancier de grisaille .
chercher la dissolution du bitume
la manière insaisissable de changer le mur en trou que va avoir (...)
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encens d’orage 5
4 janvier 2014
passer vers la nuit par les épaules en espérant qu’elle me tienne chaud. passer la tête, les pensées les unes après les autres, tant de mailles boucle dans boucle qu’il me faut étirer pour en faire un foulard un col sage à ras du cou.
naître le soir de plus en plus vite.
rompre les membranes
glisser avec ces longs instants de peur de rester ainsi au goulet du rêve , la corde autour.
qui enterrera ma ceinture de chairs dans un jardin ? (...)
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ce catarrhe de musiques
3 janvier 2014
catarrhe musical. des notes éternuent dans l'air, maladie rêche qui obstrue un peu mon âme, orgues ou crins foutus de mévivre. j'ai froid soudain parce que montent ces coups de vents, ces cornes de cuivres dans la chambre.
ce désir de passer dans cet autre monde, là où j'aurais de tels sentiments pour l'existence, des portées noires et blanches pendues à mes seins.
où je ne chercherais plus aucun mot...
tant qui peignent, qui sculptent... (...)