livre des suites
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Dans la rue j’avance un pas sur le trottoir et...
19 octobre 2019
Dans la rue j’avance un pas sur le trottoir et l’autre dans le caniveau. Je penche vers la pluie. Mes pas s’offrent un ticket pour la mer et s’engouffrent dans la bouche d’un grand voyage.Je regarde ce filet d’eau qui m’a lavée, partir vers le ciel des flaques, Neptune l’attend qui embrasse ses fidèles.
Mourir est-ce ainsi
Disparaitre, poignée de vie dans la Vie
Poignée d’amour dans l’Amour
Aucune goutte distincte, finie.
Un océan de (...)
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J’enlève mon visage, hygiène corporelle au jet....
14 octobre 2019
J’enlève mon visage, hygiène corporelle au jet. Je dois rincer le crâne, le tunnel nasique, la fosse à palabre.
Je déchausse mon rire, déclippe les boutonnières à cils, retrousse mes oreilles, avec des gants de sortie violets qu’on m’a dit de prendre
Mon visage a sale gueule, délit de faciès, réinitialiser la tête. Décoller cette crasse de penser, diluer les adhérences, aseptiser les points de contact. Raboter ces os têtus qui s’obstinent à suivre (...)
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La pluie, a-t-elle ouvert le jardin ? Un...
25 septembre 2019
La pluie, a-t-elle ouvert le jardin ?
Un homme a-t-il ouvert ses bras
Ceux qu’il serre sur sa poitrine
De peur que ne s’évadent les fleurs et des pollens ?
Le ciel balaie mes cheveux
Dénoue le nid de l’orage
Il entraîne avec lui
La migration des foudres
Être heureux devrait être bleu
A mes pieds, le vert vivant
A mon crâne, la pourpre des ténèbres
Des éclairs, des failles
Lui. le ciel, est ouvert
Et derrière le déchirement
On voit ce qu’on ne (...)
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J’ai tourné mon visage de profil, J’ai murmuré...
20 septembre 2019
J’ai tourné mon visage de profil,
J’ai murmuré
Et ces courbes et ces traits, issus de ma bouche
Comme des bêtes en pacage dans l’enclos blanc
Est-ce ta main qui m’a dessinée pleine de verbes
Est-ce la mienne comme un chien aux abois qui les a poussés dans leur prison
J’ai tenu mon visage couché sur le papier
Et mon chant a sali la nappe propre du bon silence
Sur la feuille, l’ombre des mots
Les monstres vides de ma (...)
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Je ne sais plus que faire de cet os qui...
13 septembre 2019
Je ne sais plus que faire de cet os qui cherche le soleil
Tunique de chaux vive sur la jambe
Il fait froid dans mon squelette, crécelle de calcium
Et je sors en lambeaux sous le vent agitant le nerf boisé de mes dents
Je cherche la douceur d’une vitre immobile, le fusil d’une loupe au cœur d’un rayon
Brûler mieux que trembler
Je veux boiter en (...)
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Prendre garde Le chant sape des lucarnes dans...
8 septembre 2019
Prendre garde
Le chant sape des lucarnes dans l’air, les tableaux d’une exposition
Et parfois la pupille vinyle d’un ami
La voix écarte des nappes invisibles
Je regarde je l’assure
Parfois ces boiseries dorées à la feuille
Parfois ces cadres flous, des déchirures, des trous dilués à l’acide
Et la béance.
J’approche mon visage et je vois s’éloigner les couleurs, les pays et les hommes
Poursuivant jusqu’enfin
Leur approche d’un silence (...)
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le puits est vide comme la terre est maigre...
3 septembre 2019
le puits est vide comme la terre est maigre
le soleil a retourné le sol
de sillons durs
dans mon crâne
tu vois ces lignes blanches, le sel est une graine prospère
tu vois mes cheveux sans écriture
que je couvre d’ammoniaques et d'engrais
ils jettent des buissons libres
au premier vent qui passe
ma tête ma tête
trouée de gencives et d''ivoire
est un ocarina à la fête terminus
et l'oie qui s'enfuit de ma bouche
rentre au pays limpide des (...)
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je parle couramment la mort, qui est une...
12 août 2019
je parle couramment la mort, qui est une langue endormie, l'art pariétal de nos vies antérieures
des bisons des fauves de charbon et ma main percée dans la pierre d'éternité
ma caverne résonne des eaux et des craies funéraires - la mort polygramme séquence les échos-
je crache le poème à chaque éclair d'orage qui tombe dans la fosse d'oubli
je parle sous l'envers de la peau
quand seulement le cœur et les poumons retroussés
exhumée, (...)
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je relis mon poème c’est encore un arbre mort...
26 juillet 2019
je relis mon poème
c'est encore un arbre mort
il n'a mis aucune feuille
aucun fruit
son ombre percée
entame la route d'une veine
je relais mon poème
il n'a pas choisi son camp
est-il des haleines
ou des soifs
cet élan désaxé
ne sait toujours pas prendre le vent
je relis mon poème
tas d'osselets sans dire
a-t-il séjourné chez les fous
ou les anges
et ses mots enchaînés
à ma gorge ceignent (...)
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dans un jardin là-bas, des gens parlent....
19 juillet 2019
dans un jardin là-bas, des gens parlent. j'écoute le ton des voix. que m'importe ce qu'ils disent
je sais qu'une femme se préoccupe de bien-être, qu'un homme prend toute la place et s'impose
personne ne restera longtemps dehors ; l'ennui essaie toutes les carrures.
j'entends les ailes des derniers hannetons, les limes métalliques des grillons
– parfois le ciel couve ici une île effondrée dans une mer plane-
jusqu' à ce vélomoteur :
un (...)