livre des suites
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passer encore
15 avril 2014
enfreindre...
ce mot enfreindre
ces mots enfreindre
les espaces les interstices
ces glissières ces soudures
tout est fusion de métal croûtes bleuies après le passage du feu
tester la déchirure voulue cachée en tirant dessus
à la frappe trempée
j'écoute cette déflagration lente de tôle que fait mon être quand on le lâche et le somme de vibrer
ce retour de plainte de son chant élastique qui s'échappe et part égrenant avec lui le coeur de (...)
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sommeil étendue, j’attends la carriole du...
11 avril 2014
sommeil
étendue, j'attends la carriole du sommeil. j'ai bien arrangé corps et bras, mis les socquettes sages et la jupe plissée bleu marine des filles bien comme il fut. je tiens de mes mains le bord des couvertures- pattes blanches - et à force immobile, je fixe le plafond . quelque chose me laisse à penser qu'il viendra de là. il tombe dit-on. j'élargis le trou et l'écran agité des moucherons de la lunee. j'attends. percevoir cette (...)
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poème de vie dense
9 avril 2014
mon âme porte son corps comme un habit de fouille et d'eau
les lichens du sol le vol des gerfauts
mon âme bleue dans son suaire
transparente des exhalaisons un coeur pour sa voix
mon âme porte droite ses échasses d'horizon
ce que l'on jette en l'air
ce rire de fétus de sables et puis d'aumônes
l'effraction de son temps sur mes pas
mon âme porte sa chair contre sa chair
ses lueurs
le deuil de ses ongles
parée de simple (...)
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prose poème
8 avril 2014
on a tous une tache aux poumons, un endroit qui tousse au moindre courant d’air. je serre mes filets et les papilles. ce froid qu’il fait soudain entre mes seins
ou alors tes ailes
un indéfini sable à rebrousser les livraisons de liberté entre deux feuilles de route, un herbier de vent et jusqu’au creux du cou où tu niches tes départs. la voix cale à courser ses allures-fumées et poudre- les pollens assassinent.
mes pensées feutrent entre (...)
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prose
3 avril 2014
je me tiens à carreau dans les heures les secondes tous ces instants pour ne pas tomber dans l’éternité
cramponnée à l'anecdote, le détournement d'envol
dans la bogue d'un vieux rêve d'un temps qui craque et ouvre encore les poumons et les narines
je me tiens plaquée contre le mur des incantations, toutes griffes dehors ô résistance
on ne m'aura pas on ne m'aura pas je bégaie
remontant le tapis roulant sur des ventouses d'amour
me coller (...)
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poème
1er avril 2014
toi âme fragile briser des gouttes , mourir entre deux goupilles
toi fugitive ces mots à souffler des rivières
dans la cage des doigts l'air passe avec un goût de temps en fuite
jusque là-haut pour sucer des lumières
toi âme trop docile cire à cachet, digitales apposées sur le vélin des jours
renforcer la jungle de l'eau
grandir les territoires d'une poussée d'arpents
le monde est assez vaste pour les humeurs sublimes des âmes (...)
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je devine plutôt
27 mars 2014
dire mais ne pas raconter. ne rien se raconter, surtout pas des histoires. il y a bien assez de la vie pour compléter le texte. boucher des trous, rapiécer, rabattre les ourlets sur mes franges. je dois quilter des couleurs, faire des maisons, des géométries variables, des figures.
la mienne quoi...
papiers pour la toilette intime, intime comme la pensée, la dernier mue des sens, cette sorte d'écume qui me pousse parmi, dans le courant (...)
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nuit
24 mars 2014
88
oh ! quelques mots...! de la manière que tu veux, de la façon naïve ou bourdonnante, d'une coulée ou dans le saut des pierres, dans l'âpre tamis de la rouille ou le clinquant des silex, quelques mots blancs, ou de soue, ou alors de l'étoupe. oh ! de l'engrais de ta façon.
après je m'y glisse exercice de brasse dans un corps, nage à but de noyade
après, j'ouvre mes bras hélice rotor dans un filet de bise porteur, projet d'envol et de (...)
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et eux qui savent...
22 mars 2014
nuit en pelote. des fils serrés, de l'elastique peut-être. des rubans. je ne vois que ces longs supports où on accroche ses hirondelles et parfois le chant d'une portée
nuit qui assure le noir, digues à traverser, ponts de neige et suspensions fragiles de lianes, ce fil de l'épée : marcher dessus selon ce que l'on a vécu.
nuit architecturale, arches dressées, tablier pour la promenade, aqueduc sur lequel on passe et qui nous pousse sur (...)
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un brin de sénilité
13 mars 2014
Je tire de moi des phrases en chaînons, des colliers, le boulier grandiloquent des soirs de solitude. Parler toute seule.
Conversation avec le bréviaire de corridor, des répons de semelles de fantôme. ça chuinte savates.
Circumrôder entre les portes communicantes.
Je tire de moi comme de jeunes haltères, des mappemondes entières où piqueniquer de croutons d’ail et de lune. Efforts d’expansion et de conquête de zodiaque. Nuit d’étoiles mon (...)