livre des suites
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un dit de solitude
3 septembre 2013
un dit de solitude
qu’importe la peau
outil abandonné, une rouille de l’espèce
voix sourde- je suis depuis longtemps contre le même mur
le temps mordance le fluide
de gravelures
de la panure acide
qui naît sous les oublis
le corps fait tache
effrité
et le bruit de la peau tressaute de semblables battues
j’ai le cambouis de toi
partout
des filasses de paille et de fer
comme un chant de porte
qui se ferme et me délaisse
comme un (...)
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tenter et t’atteindre
31 août 2013
venir à toi, par l'introduction fidèle, cette entrée en matière si capiteuse.
faire appel à la nature, ou alors à ce qui nous sépare et par là nous veut ensemble. je parle souvent du ciel l'as-tu vu ?
une sorte d'enivrement avant exsudation, sans savoir comment ce que je dois te dire fait-il pour arriver encore..
– il me dit :-ne fais pas du beau. je songe qu'il y a déjà tant de mal avec le laid.-
je me couche dans un créneau de (...)
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poème /comptine
29 août 2013
me mets désormais à la diète des marguerites.
je n'arrache plus leurs pétales d'évangile,
l'un après l'autre comme la frange d'une graphologie de fanes.
laisse coaguler le désir de percer le mystère dans l'entretoise de mes bouquets,
le lambris bien laqué d'un champ de perles.
excursions sacrilèges, je pioche dans le hasard.
m'aimes-tu ou alors pas du tout ?
leurs petites têtes jasent la comptine du vent, diligence d' invisibles notules
et (...)
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poème
27 août 2013
de la nuit à son matin
j'ai le tournis, le suave tournis des choses qui se lèvent et se couchent comme des soleils multiples. cercles de limonaire.
la vérité sur les épaules est un étrange bagage si pesant si léger, l'entier
disséminé dans les parcelles du monde
et des rames de galère pour avaler la Terre.
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à suivre
25 août 2013
le long de ces entailles, peut-on imaginer son rapport à la mer
...seule la ligne tracée de l'horizon
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à suivre bis
25 août 2013
la chair et la pierre
quelles que soient les issues que l'on pourrait donner à la mer
elles finissent toutes dans un roman.
comme se couchent des choses vagues que l'on aurait versées de soi
j'écoute le coquillage. il me parle.
traduire est si difficile que j'y mets des sables les uns sur les autres
je me prends ainsi le pied dans le fil d'horizon
à chaque barque dans la fontaine
à chaque feuille dans le caniveau
et chaque visage dans la flaque
sous quelle (...)
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passes
22 août 2013
je franchis la porte, le seuil. j'ai déjà comme ça partagé l'infini en un deuxième, un troisième... un xième infini. passé l'espace où plus rien ne peut encore se diviser, plus aucune distance. arrivée à ce point-ci, où les mathématiques devinent d'elles-mêmes la nécessité des multiples.
franchis la frontière, contre laquelle j'ai pu longtemps buter, des cornes, du front jusqu'à ce que ça lâche et me laisse passer. vais dans un monde où rien ne me (...)
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autre ou silence
21 août 2013
autre ou silence
tu, de la liste, des condiments indispensables, le goût , même arrière, même caché, dans les hoquets de la bouche .
tu, de ma pioche, dans les galènes où s'épousent et se désenvasent ensuite le plus clair des mots.
tu, des marbres de feuillages, de la casse haute et basse du bouleau, silex en feu qui chute chaque soir et puis chaque vent d'encres.
tu, de ma famine sanglée à la hanche, l'espace délabré qu'il y a à me (...)
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poème
20 août 2013
tenir le verbe haut côté tuyau
houppe au ciel pommeau large
quelques pâtés de larmes tombés sur la tranche
et une encre ordinaire pour saucer l'azur
il pleuvra
....enfin !
de quoi rincer la rage
de mots
de grêle verbeuse sur mon écuelle
j'entreprends les pies
voler me serait bien utile
monte en l'air de ne savoir faire mieux
est-ce un projet de vivre que de mauvaises augures
mais lire couramment le télégraphe
et je peux déjà (...)
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poème
14 août 2013
dommage personne ne sait comment tu envisages de faire l'ombre
te mettre debout
un parc à tes pieds et le bitume orange
debout sur les statues
et la lumière
face à face
par tous les marbres les granits
les mains ouvertes
pour créer le vol gris de ton corps ?
tu découperas aux ciseaux le bord précis de toi
et laisseras tes chutes
la feuille décalque de ton souffle
jusqu' à ce que ton ombre et toi vous soyez séparés
avec ce bruit (...)