petit à petit les choses se re-mettent en place. le voyage se range dans sa propre valise. re-pli, re-trait, enroulement post-jouissance dans les filets garnis de la samsonite.
je laisse. les fleurs se re-croquevillent, réduction de parfums, de saveurs. fruits à venir sans doute comme les anis secs des fenouils. sans doute, je le dis pour le rêve que cela me fait, c’est tout.

l’herbe sauvage du lieu re-prend ses droits. la civilisation, le poli glacé de ma civilité s’écaille lentement mais sûrement, le masque se dissout dans le formol du temps qui passe.

je me re-prends donc, telle qu’en moi-même c’est-à dire pas en modèle de grand-chose avec cette sorte de plaisir malsain de me savoir bien perdue car les miracles ne sont pas au programme.

je me re-prends. je me re-configure, campagne pleine et rase. me re- paramètre solitaire par voix de fait.c’est une évidence que je ne vais pas contrarier.

les quatre coins de la chambre, puis de l’autre et ceux de l’autre encore. les angles morts, les re-coins..je les re-visite. calmement presque dans l’indifférence, ma propre indifférence envers et contre moi.

je sens alors re-venir aussi, les paroles, les flux tristes de la parole.annaj re-vit quoi.