Ce qui est difficile c’est de tenir ce rôle absurdement humiliant, défini par je ne sais trop quelle société. J’écris, ça ferait appel d’airs et de sous-entendus. On croit me devoir un baiser, une consolation, une vie meilleure ? Pauvre femme à la dérive ? On rigole !! Est-ce bien de cela qu’il s’agit ? Est-ce bien d’une pêche miraculeuse avec quelque guérison de paralytique en sus ? J’écris, mais je ne suis pas là pour obtenir de quelqu’un un peu d’amour, une cuillère de lait ou le fret d’un saumon dans une mare glauque. Non non et non ! Je n’écris pas pour ramener un corps, un délit, une aubade. Absurde et comme ce serait se moquer de ce qu’est l’écriture d’en arriver à de telles conclusions ! Allez oser dire pareil à ces poètes messieurs quand il leur vient de parler de sexe et d’amour, allez les confiner à des rôles de chasseurs de fesses !!
Je suis moins faible que ça, je n’ai besoin d’aucune protection particulière. Mon rapport aux mots est direct, général, me dépasse bien entendu. Je ne suis pas à plaindre, pas à couver et pas à féconder. J’ai bien l’honneur ! Que ce soit l’effet, l’espèce de trou dans le tissu scriptural que je ferais, cela reste de l’écriture. Et j’espère que mon style, ma spécificité, l’aboutie identité de mon écriture me permette de prétendre à autre chose qu’à ces conneries de femme solitaire, en quête d’un potentiel mâle à bout de brames.
Que je sois solitaire, isolée est un état hors genre. Et le fait que j’en aie un, qu’il soit féminin femme, ne me réduit pas à une recherche désespérée d’un autre ou faut-il vraiment en arriver à ce point de sexisme ordinaire ?
Qu’on me laisse au moins le fait d’écrire et d’approfondir l’écriture et qu’on m’absolve du ridicule d’avoir fait de mon blog un dépôt de petites annonces ! Non mais ! Mon site n’est pas un site de rencontres. Ma poésie n’est pas un appel au mâle.