à la poursuite du rayon bleu...je vise un coin de la carte des pluies. je pointe, je tends l’arc à fond...rien. impossible de faire couler un sang de prince ou un sang royal..le bleu est une couleur difficile à hisser, certes et moi je n’ai rien de Jeanne d’Arc. contente d’une transparence de gouttes déjà...politiquement suisse ou non.

le temps me pousse à quitter Castres et ses Goya noirs. épreuves d’encre dont le souvenir me plonge dans les bas-fonds humains, là où la grimace aussi minuscule fut-elle traverse le temps et vous frappe à la nuque, boomerang de conscience : nous sommes comme ça encore sur cette terre, bel et bien du temps des fous et des malades, du temps des déformés du vivre.

Sète ensuite, parapluies partout, mer bouchée, le coin de paradis promis par Georges est percé : je suis mouillée jusqu’aux os. faut peut-être être mort pour une dune au soleil et un peu d’éternité ?..je cède et m’en vais sans avoir profité ni du canal ni des espaces multiples de poètes grandioses. Sète je te prendrai un jour de soleil ou jamais..

et voilà Nîmes, proximité du Carré. je prends le sec au Royal hôtel....et maintenant, juste à l’instant, un nouveau pré céleste d’Acétylène s’ouvre..je pars brouter des pétales de bleuet..je me souviens ..quand il est mort le poète...un grand champ...etc.

c’est l’heure d’enfin sortir en vainqueure..ne suis-je pas l’archère parfaite des ecchymoses de printemps non ?..et demain une histoire nîmoise...si