cahiers blancs
lundi 5 mai 2014, par
je suis la danseuse oignon
couche après pelure
voile après peau pour honorer le silence
ou me déshonorer
la couleur et les veines d’un vin léger filtrent mes indécences
le craquant de mon tissu de femme sur la saveur
je danse pour arracher ces fibres violettes à l’extase, pour l’éclaboussure des feux de Bengale
je danse pour écoper du regard les coques imaginaires, de mes mains d’oiseau et de ces cheveux fils de ciel et racines d’ailleurs
je danse de ma langue, de mes mots de coupe et de ma salive buvant les joncs
je danse de mon cœur tambour, pressé fruit au jus, serré entre ces mains chaudes et fortes, de ce tocsin des alarmes et des messages
je danse de mon ventre soleil, ventre rouelles de moulin qui se lovent sous le vent et tissent des dentelles impossibles, de mon tapis d’entrailles
je danse pour ma faim et les mouvements de balancier qui rompent le temps
je danse pour survivre et respirer.