Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 198

jeudi 3 juillet 2014, par Anna Jouy

A la longue question de la nuit
Ne répondre que de tambours et du chœur des décès
Ne répondre que
Et laisser l’ombre départie poursuivre le souffle de leurs voix.

A la longue question de la nuit
N’avoir entre ses doigts qu’une église
Que ses respirations d’orgues et les trouées du ciel
Rejoindre d’une mélodie l’air vibrant

une vie encore
Un chant calfeutre le mystère
C’est la fonte prévisible des parcelles
Le cristal soprane des effrois

Ameuter les bouches, tasser les lèvres d’un cri dur
lamento des pierres
Barrage chargé des pluies de maux
La mousson triste

A la longue question de la nuit
Répartir ses suspensions en semences
Volée de songes devenir,
Son portrait à l’encens
À l’ effusion de la discrète lampe
Ton front est ivre de ses négations

Dans sa marche jusqu’à nulle part
Le pied peut laisser reposer le chemin

A la longue question de la nuit
Ne répondre qu’au puits du jour
urne tacite
Dans le miroir de l’obscur que ce tain de lumière
La nuit n’est pas : est-ce ton unique réponse ?
Contrariant le fleuve sûr, elle, comme la trainée fluide d’un doigt sale de vie.

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