Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 199

samedi 5 juillet 2014, par Anna Jouy

Fluidité du genre musical. Mots sans embûches. La gravité du propos se tient dans l’horizontale de la voix. Une note au bas du ciel…, le calme en zone plate, l’aiguille de la vie n’écrit que de brèves secousses. On dirait le pouls d’un nuage.

Monocorde, on tresse des sons en filant, torsions et serre-joints, pour que le tu et soi, on tienne ensemble. On regarde sa draisine longer le bord nu d’une plaine fondue, enchaînée à la soupe atmosphérique. C’est par là-bas, le far away le far ago…

Je ne bouge que d’un cil et seul l’ombilic qui me pousse dans le dos me retient de naître dans un bol d’oxygène.

Je lis. Chaque écrivain a sa théorie. Il la balance volontiers, pour le service, monte au filet. Le lecteur acharné, le voyageur indéfectible, silhouettes qui me hantent et chiffonnent mon travail en balles de neige à fondre au soleil.

Parfois quelque lumière, venue de maîtres moins saigneurs. L’écrivain poète est un homme d’intérieur.
Il y en a même qui voyagent pour retrouver le silence qui rôde en eux aux aguets du plus beau timbre.

J’écoute le mien, on dirait une steppe rasée jusqu’au pré nu de l’enfance.
Quand on s’en remet aux choses pour justifier ses ratés.
Quand on fixe l’idée pour éviter qu’elle n’avance.
Quand on fait des nœuds en croisant l’impossible avec le désir..


La Patagonie du sud, d’Ushuaia au Perito ...
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