Alors j’entrai par effraction dans leur histoire d’amour, j’en fis les poutraisons, les étais, je grimpai dans la tuyauterie de leurs râles, dans la gorge de leur soupir, toutes les garnisons de paille et de bitume, je pénétrai les couches les froids les chauds, les parois lisses et la varappe. Je me mis dans leur bain, leur linge sale, leurs colères, leurs aveux, leurs mensonges. Je me rinçai de vie de nuit de sels de sève.. Je me glissai entre chacune de leurs étreintes, carbone à dupliquer l’orgasme… J’habitai leur amour, comme on passe la muraille, dans l’osmose parfaite des fruits d’envie, convaincue de n’avoir d’autre apparence que l’exhalaison sirupeuse de leurs alcools.
Et dans cette évanescence queprirent alors mon corps, ma pensée et ma voix, jamais je ne trouvai le moindre désagrément ni la plus petite sensation de m’être perdue...